
Le rapport de l’Autorité Indépendante révèle des indications claires de responsabilité impliquant huit hauts officiers de la Garde côtière hellénique, accusés d'avoir eu connaissance des dangers menaçant la vie, la santé et l'intégrité physique des migrants à bord du navire Adriana, sans avoir pris les mesures nécessaires pour les prévenir.
Après avoir rassemblé environ 5 000 pages de preuves — comprenant des réponses écrites des services concernés, des enquêtes journalistiques, dix-sept dépositions supplémentaires sous serment, un rapport d’expertise, un avis demandé par l’Autorité Indépendante ainsi que le dossier d’instruction transmis par le parquet de la cour d’appel de Kalamata — et recueilli des explications orales et écrites de dix membres de la Garde côtière hellénique, à qui l’ensemble de ces documents avait été communiqué, l’Ombudsman grec a rédigé un rapport de 148 pages sur le naufrage de Pylos qui a entraîné la mort de plus de 600 personnes.
Le communiqué de presse de l’Ombudsman grec précise que « le rapport de l’Autorité Indépendante conclut à des indications claires concernant huit (8) hauts officiers de la Garde côtière hellénique quant à leur connaissance et leur négligence face au danger menaçant la vie, la santé et l’intégrité physique des migrants à bord du navire de pêche Adriana, lesquels sont jugés responsables d’exposition mortelle ainsi que de mise en danger de la vie, la santé et l’intégrité physique des passagers de l’Adriana, conformément à l’article 306 du Code pénal ».
En outre, à propos du remorquage effectué par la Garde côtière, dénoncé par de nombreux survivants du naufrage, l’Ombudsman grec note que « le rapport de l’Autorité évalue également le remorquage signalé du navire de pêche Adriana par le bateau de la Garde côtière envoyé sur le lieu. En l’occurrence, des éléments de preuve cruciaux n’ont pas été communiqués à l’Autorité, malgré ses demandes, notamment les données du téléphone portable du capitaine de la Garde côtière, détenues par le tribunal d’amirauté du Pirée, ainsi que l’intégralité des communications du capitaine avec le Centre de coordination des opérations de sauvetage (EKSED) de la Garde côtière jusqu’au renversement du navire de pêche, à l’égard desquelles la Garde côtière a déclaré qu’aucune donnée numérique n’avait été archivée, bien que la réglementation l’impose ».
Il est ajouté que :
« De même, les enregistrements des caméras de surveillance du bateau de la Garde côtière hellénique n’ont pas été fournis à l’Autorité, ayant affirmé que ces équipements étaient hors d’usage à cause d’un dysfonctionnement. L’évaluation de ces preuves est jugée déterminante pour établir les responsabilités dans la survenue du naufrage. Le rapport de l’Autorité Indépendante a été transmis au ministre des Affaires maritimes et de la politique insulaire afin qu’il exerce sa compétence disciplinaire, ainsi qu’à l’autorité judiciaire compétente du tribunal d’amirauté du Pirée pour évaluer les éléments constitutifs objectifs et subjectifs des infractions pénales en question. »
« Pour l’Autorité indépendante, la transparence de l’action administrative et l’attribution des responsabilités, là où elles existent, concernant le naufrage meurtrier de Pylos constituent une exigence fondamentale de l’État de droit, indissociable du respect de celui-ci. Il en va de même pour l’enquête approfondie par l’administration de tout autre incident portant atteinte au droit à la vie, à la santé et à l’intégrité physique », indique également M. Andreas Pottakis dans le communiqué.
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