Il s’agit de la deuxième intervention de la justice dans l’affaire de Tempé, après l’attaque indirecte de la présidente de la Cour de cassation, Ioanna Klapa, contre Maria Karystianou. Cette dernière, présidente de l’Association des familles des victimes de Tempé et mère d’une des victimes, avait dénoncé le juge d’instruction, affirmant qu’il avait retiré l’affaire des mains de la juge d’instruction initialement en charge du dossier, Eleni Sourla, suite à une intervention du Premier ministre, dans le but de « dissimuler le crime de Tempé ».

« Le 6 mars 2023, M. Mitsotakis a personnellement demandé au Procureur de la Cour suprême, M. Doyakos — connu pour ses liens très proches avec le gouvernement — de requalifier l’affaire de Tempé au plus haut niveau d’investigation ! Depuis quand le Premier ministre du pays donne-t-il des ordres au Procureur de la Cour suprême de changer le juge d’instruction de l’affaire de Tempé ? »

Le texte de la procureure Georgia Adeilini :

« Alors que la justice, à travers ses organes constitutionnels, dont le juge d’instruction désigné par l’Assemblée plénière de la Cour d’appel de Larissa (comme cela se fait comme il est d’usage pour les affaires d’une importance exceptionnelle, conformément aux dispositions du Code de procédure pénale), lutte et s’efforce de répondre à la demande légitime et unanime de la société pour la vérité sur la tragédie de Tempé, des pseudo-défenseurs des institutions, prêts à tout pour servir des intérêts divers, s’attaquent en réalité au cœur même de la démocratie par leurs déclarations publiques, leurs actions et leurs publications.

« Ce faisant, non seulement ils présentent l’autodéfense, la justice privée et un retour au Moyen Âge comme des alternatives légitimes à l’État de droit, mais ils vont encore plus loin. Ils insultent et diffament les institutions et ceux qui les représentent, en les ciblant avec des publications qui, à minima, incitent via internet à la commission de crimes et d’actes de violence à leur encontre de personnes en question, exerçant ainsi une pression illégitime sur les magistrats, en violation du Code pénal. »

La publication à laquelle se réfère la procureure et qui est annexée dans sa déclaration, a été partagée sur les réseaux sociaux par une personne nommée T.K., visant le juge d’instruction de l’affaire de Tempé, Sotiris Bakaïmis. Elle l’accuse de corruption, d’obstruction à la justice et d’être impliqué dans de fausses preuves liées à l’affaire. Elle inclut également un appel à le harceler en ligne.

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