« Un ordre a été donné, non pas pour enregistrer le nombre de personnes admises, mais pour noter leurs noms complets de manière détaillée », rapportent les employé.e.s de l'hôpital Attikon, se demandant « Qui a donné cet ordre ? », « Au nom de quel droit ? » et « Dans quel but ces informations sont-elles collectées, si ce n'est pour ficher les manifestants blessés par la police ? »

« Les hôpitaux n’ont pas vocation à servir d’extension aux forces de l’ordre. Nous sommes des professionnels de santé, pas des informateurs pour l’État. Le combat ne fait que commencer, et nous restons soudés ! »

Le communiqué complet :

« Le 28 février 2025 restera dans l’histoire comme le jour d’une grève générale massive, avec plus d’un million de personnes dans les rues à travers le pays. Le message était clair : le peuple n’a aucune confiance dans le gouvernement, les partis du système, la justice et les institutions de l’État. Ils ont exigé des comptes sur le crime de Tempé et ont scandé : “Leurs profits ou nos vies.”

Des centaines de nos collègues de l’hôpital Attikon ont rejoint la grève et les manifestations, bien que l’hôpital soit en service d’urgence ce jour-là.

Après la puissante manifestation de grève, et sous ordre du gouvernement, les forces de police ont lancé une répression brutale, noyant les manifestants sous les gaz lacrymogènes et la violence, ce qui a entraîné des centaines de blessés, dont certains ont été transportés ou se sont rendus à l’hôpital Attikon pour recevoir des soins urgents.

Nous avons reçu des dizaines de signalements selon lesquels un « ordre » avait été donné aux travailleurs de santé de toutes les spécialités, qui étaient de service en tant que personnel de sécurité dans les urgences ce jour-là. L’ordre en question ? Enregistrer les noms complets de tous les patients qui sont arrivés à l’hôpital qui ont rapporté des problèmes respiratoires, des blessures, etc., et qui ont indiqué qu’ils étaient blessés lors de la mobilisation. Pas seulement le nombre d’admissions, mais leurs noms complets.

Nous exigeons des explications publiques :

  1. Qui a donné cet ordre ? Est-ce uniquement la 2e Régie Sanitaire et le directeur de l’hôpital, ou bien agissaient-ils sur les instructions de supérieurs du Ministère de la Santé et du gouvernement ?
  2. Au nom de quel droit, et au détriment du secret médical, certains veulent-ils obliger les médecins et infirmiers à divulguer les informations sur les patients ?
  3. Dans quel but ces informations sont-elles collectées, si ce n’est pour ficher les manifestants blessés par la police ?

Les hôpitaux n’ont pas vocation à servir d’extension aux forces de l’ordre. Nous sommes des professionnels de santé, pas des informateurs pour l’État. Le combat ne fait que commencer, et nous restons soudés ! »

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