La procureure au cœur du scandale des écoutes en Grèce promue à la Cour suprême nationale
Durant son mandat à l’EYP, Vlachou aurait validé à la chaîne, sans réel contrôle ni justification, des demandes de mise sur écoute. Sur recommandation d’un vice-procureur de la Cour suprême, elle figure désormais parmi les neuf procureur.e.s récemment promu.e.s à ce poste de haute responsabilité.
Cette décision a suscité de vives réactions, notamment du parti PASOK, qui souligne qu’elle a été blanchie lors d’un contrôle disciplinaire mené par sa successeuse. Le parti dénonce également l’enterrement pur et simple du scandale.
Vlachou avait été nommée à l’EYP en mai 2020. Rapidement, le nombre d’autorisations de surveillance pour « raisons de sécurité nationale » a fortement augmenté. Selon les données de l’Autorité de garantie du secret des communications (ADAE), 15 475 ordres de levée du secret des communications ont été délivrés en 2021, contre 13 751 en 2020 et 11 680 en 2019.
Après l’éclatement de l’affaire, le président du barreau d’Athènes, Dimitris Vervesos, avait demandé l’ouverture d’une enquête disciplinaire contre elle. Finalement innocentée, Vlachou avait repris son poste à la tête du parquet près la cour d’appel du Pirée.
Elle rejoint aujourd’hui huit autres magistrat.e.s promus au plus haut niveau de la justice grecque :
- Kyriaki Stefanatou (Athènes)
- Ourania Stathea (Athènes)
- Eleni Raikou (Athènes)
- Maria Troupi (Athènes)
- Giorgos Kantzidis (Athènes)
- Vasiliki Vlachou (Pirée)
- Nikolaos Nikolaou (Patras)
- Eleni Skeparnia (Athènes)
- Efstratios Papathanasopoulos (Pirée)
Dans un communiqué cinglant, le PASOK déclare :
« Dans la Grèce d’aujourd’hui, sous le gouvernement de Kyriakos Mitsotakis, l’ancienne procureure de l’EYP, qui a validé en masse et sans justification des écoutes illégales visant des ministres, des chefs militaires et des dirigeants politiques, est désormais promue au sommet de la magistrature, après avoir été blanchie par celle qui l’a remplacée. »
Le parti ajoute que le scandale a été rapidement étouffé, et que l’on tente désormais de faire croire à l’opinion publique qu’il ne s’agissait que « des agissements de simples particuliers s’adonnaient à un passe-temps. »
Et de conclure :
« La déchéance des institutions est sans précédent et porte la marque du gouvernement de la Nouvelle Démocratie. Cette réalité n’est pas celle que mérite le peuple grec. »
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