Elle demande que la lumière soit faite sur un certain nombre d’infractions potentielles, notamment : homicides multiples avec intention éventuelle, blessures corporelles volontaires, manquement au devoir, dissimulation de crimes et entrave à la justice.

Dans un rapport détaillé adressé au Parlement, l’association souligne que « bien qu’ayant pleinement connaissance des défaillances et des risques, aucun des responsables concernés n’a pris de mesures pour corriger les dysfonctionnements structurels du réseau ferroviaire. Ils ont ainsi accepté le risque d’un accident mortel, qui s’est malheureusement produit à Tempé le 28 février 2023. »

Elle précise également que :

« Non seulement aucun d’entre eux n’a veillé à la mise en service du système européen de sécurité ferroviaire, mais ils n’ont même pas renforcé les dispositifs de sécurité traditionnels, ni adopté de mesures transitoires. Pire encore, ils sont restés passifs, faisant preuve d’un mépris total pour la vie humaine et pour les responsabilités liées à leur fonction, acceptant le risque d’un drame qui a coûté la vie à des passagers et à du personnel ferroviaire. »

Parmi les accusations les plus graves figure celle qualifiée de « dissimulation criminelle du site de l’accident », intervenue quelques heures seulement après les faits. Le document affirme qu’il ne s’agissait nullement d’une simple opération technique, mais d’un acte délibéré visant à masquer des responsabilités pénales.

L’association met également en cause la société Hellenic Train, en soulignant qu’aucun des engagements d’investissement prévus dans le protocole de coopération, notamment en matière de sécurité, n’a été respecté, ni par l’entreprise ni par l’État grec.

Elle critique par ailleurs la récente signature d’un nouveau protocole entre Hellenic Train et le Premier ministre Mitsotakis, en présence de la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni. Bien que cet accord ait été présenté comme un investissement de 360 millions d’euros dans du matériel roulant et des installations, l’association rappelle que ce montant est inférieur de plus de 50 % aux engagements initiaux de 2019, qui s’élevaient à 645 millions d’euros. Ces derniers ont depuis été annulés à la suite d’une renégociation du contrat.

Maria Karystianou : « Nous appelons les députés à soutenir notre proposition »

La présidente de l’association, Maria Karystianou, a publié un message exhortant les parlementaires à soutenir cette initiative.

« L’Association des victimes de Tempé, avec son équipe juridique, soumet publiquement sa proposition à TOUS les députés pour la création d’une Commission d’enquête préliminaire (conformément à l’article 86 §3 de la Constitution, à l’article 153 du Règlement du Parlement, et à la loi 3126/2003 sur la responsabilité pénale des ministres), afin d’examiner les délits liés à la tragédie de Tempé et d’éventuelles responsabilités pénales de membres actuels et anciens du gouvernement », a-t-elle écrit.

Elle ajoute :

« Nous appelons l’ensemble des députés — au-delà des partis et des orientations politiques — à soutenir cette proposition par leur vote. C’est une étape essentielle pour défendre l’État de droit et la démocratie, rétablir la justice et garantir la paix sociale, toutes fragilisées par les nombreuses fautes et omissions ayant conduit au drame de Tempé et à sa dissimulation. »

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