Affaire « Équipe Vérité » : un avocat de la propagande pro-pouvoir dans les cercles du gouvernement grec

Le gouvernement grec se retrouve au cœur d’une nouvelle controverse, après les dernières révélations pointant les connexions entre le porte-parole de l’exécutif et un avocat qui défend le site de propagande pro-pouvoir « Équipe Vérité » (Ομάδα Αλήθειας), connu pour ses attaques contre l’opposition.
Après les révélations de Inside Story, une nouvelle enquête du journaliste Christos Avramidis a mis en lumière que l’« Équipe Vérité », un média en ligne très actif dans la défense du gouvernement et la diabolisation de ses adversaires politiques, a mandaté un avocat pour envoyer des mises en demeure à ses détracteurs. Problème : cet avocat, Ilias Sideris, a par le passé partagé un cabinet avec Pavlos Marinakis, l’actuel porte-parole du gouvernement.
Sideris a confirmé ce partenariat ancien dans un post publié sur les réseaux sociaux, où il multiplie par ailleurs les éloges à l’endroit de Marinakis. Il affirme toutefois que leur collaboration n’est plus d’actualité.
Le parti d’opposition SYRIZA s’est immédiatement saisi de l’affaire, dénonçant une tentative délibérée de museler les voix critiques.
« L’avocat qui a signé la mise en demeure adressée à Dionysis Temponeras (cadre de SYRIZA) était associé dans un cabinet avec Marinakis », a rappelé le parti, y voyant « un nouveau signe de panique dans les rangs de la Nouvelle Démocratie », au pouvoir.
Le quotidien Avgi est allé plus loin, révélant que Sideris aurait perçu près de 100 000 euros sur trois ans via des contrats passés avec le ministère de la Protection du citoyen. Des prestations juridiques qui incluraient, selon le journal, la rédaction de projets de loi, ce qui renforce encore les soupçons d’un lien étroit entre cet avocat et l’appareil d’État.
Autre victime des pratiques de l’« Équipe Vérité » : Gabriel Sakellaridis, ancien député et figure du parti Nouvelle Gauche, affirme avoir lui aussi reçu une mise en demeure après une interview télévisée. Le média lui aurait demandé de reconnaître publiquement qu’il s’agissait d’« une plateforme d’information indépendante et objective ». Une exigence aussitôt rejetée par l’intéressé et son parti. « La peur a changé de camp », a-t-il ironisé, accusant le gouvernement d’alimenter une machine de propagande grassement financée pour faire taire les critiques.
Suspendu provisoirement de ses fonctions, Sideris persiste et signe. Non seulement il assume ses relations passées avec Marinakis, mais il les revendique : « Nous avons travaillé ensemble dans plus d’un cabinet. Marinakis a toujours soutenu mes clients publiquement. C’est un honneur. »
De son côté, le cabinet du Premier ministre garde pour l’instant le silence.
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