Le collectif Initiative contre le salon DEFEA a vivement critiqué la tenue de cet événement, en particulier dans le contexte actuel à Gaza. Dans un appel à manifester devant le ministère de la Défense le mercredi 7 mai à 19h, le groupe déclare :

« Pas en notre nom ! Il faut choisir son camp : celui des peuples, de leurs besoins et de la paix ou celui des marchands de guerre et des génocidaires. »

Il s’agit de la troisième édition de cette exposition internationale dédiée à la défense et à la sécurité. Selon son site officiel, le DEFEA mettra en avant des systèmes de défense terrestre, navale, aérienne et de sécurité intérieure, présentés par des entreprises grecques et internationales du secteur. L’événement se tient sous l’égide du ministère de la Défense nationale, avec le soutien de SEKPY et de ROTA SA.

Un simple coup d’œil au site du salon suffit à constater la forte présence d’entreprises israéliennes ; une réalité régulièrement saluée par le gouvernement grec. Ce dernier semble toutefois ignorer l’usage concret de ces technologies : maintenir un régime d’apartheid, tuer massivement des civils et déraciner des communautés palestiniennes entières.

La Grèce et son projet de bouclier antimissile

Le 2 avril dernier, le ministre de la Défense Nikos Dendias, également figure centrale dans l’organisation du DEFEA, a évoqué la volonté de la Grèce de se doter d’un système de défense antimissile inspiré du Dôme de fer israélien.

« Nous proposons un changement complet dans notre approche stratégique. La défense du territoire ne repose plus uniquement sur la marine en mer Égée. Désormais, c’est l’ensemble du pays qui sera protégé par un système plus sophistiqué », a-t-il déclaré.

Ce projet, baptisé « Bouclier d’Achille », représenterait un investissement de plusieurs milliards d’euros.

Avant même l’annonce officielle, la chaîne publique ERT avait révélé que le système serait développé en trois phases, dont l’une impliquerait la sélection d’un pays partenaire, Israël étant clairement cité parmi les options envisagées.

Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a, quant à lui, rappelé à plusieurs reprises l’importance de la coopération stratégique entre la Grèce et Israël, malgré les critiques internationales sur les actions israéliennes à Gaza. Le 11 avril, il affirmait :

« Notre politique étrangère ne se limite pas à notre relation avec la Turquie. La Grèce développe des partenariats stratégiques avec Israël, l’Égypte et les pays du Golfe. Avec le soutien de géants américains comme Exxon et Chevron, nous explorons le potentiel gazier au sud de la Crète. Notre objectif est d’être un partenaire fiable pour tous les acteurs de la Méditerranée orientale, dans une perspective de sécurité et de prospérité régionales. »

Gaza paie un lourd tribut

D’après le ministère de la Santé de Gaza, la guerre menée par Israël a déjà coûté la vie à au moins 52 567 Palestinien.ne.s et fait plus de 118 000 blessé.e.s. Le Bureau des médias du gouvernement de Gaza évoque quant à lui un bilan encore plus lourd, estimant à plus de 61 700 le nombre de morts, en précisant que des milliers de personnes restent portées disparues sous les décombres et sont considérées comme décédées.

La manifestation contre le salon DEFEA est prévue le mercredi 7 mai à 19h, devant le ministère de la Défense nationale à Athènes.

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