L'Initiative contre la Censure a appelé à une manifestation jeudi 27 mars à 17h devant la Pinacothèque nationale d'Athènes pour exiger la restitution immédiate des œuvres vandalisées de Christoforos Katsadiotis.

Rappelons que la Pinacothèque nationale a retiré les œuvres vandalisées de Christoforos Katsadiotis de son exposition suite à une attaque du député d’extrême droite Nikos Papadopoulos apparteant au parti Niki, le 10 mars. Papadopoulos a endommagé plusieurs pièces de l’exposition The Seduction of the Stranger, affirmant qu’elles « offensaient la religion » en déformant des figures sacrées comme la Vierge Marie et le Christ. Bien qu’après son attaque il ait été détenu au musée, Papadopoulos a été relâché peu de temps après en invoquant l’immunité parlementaire. Après l’attaque, la pinacothèque a d’abord choisi de laisser les œuvres endommagées en place comme déclaration symbolique, accompagnée d’une inscription intitulée « Le Symptôme ». Cependant, la pinacothèque a plus tard décidé de retirer complètement les œuvres.

L’appel de l’Initiative contre la Censure :

« Le retrait des œuvres d’art d’un musée constitue une défaite pour la liberté artistique, la liberté d’expression, et plus généralement pour la liberté. De plus, c’est une perte pour notre capacité à coexister pacifiquement tout en étant en désaccord dans le respect. Imaginez ce qui se passerait si de telles pratiques se généralisent : personne ne pourrait plus s’exprimer librement, par crainte des représailles. »

« C’est pourquoi il est crucial pour la démocratie que les œuvres vandalisées de Christoforos Katsadiotis soient restituées à leur place d’origine. Cela aurait dû être fait hier, et puisque ce n’est pas le cas, cela doit être fait aujourd’hui. Nous persistions—il faut le faire immédiatement, sans délai ni excuses. Des déclarations comme « les œuvres sont évaluées avec l’aide d’experts concernant les conditions de réexposition en toute sécurité » risquent de reléguer la question aux oubliettes. »

« N’oublions pas que l’incident concernant les œuvres de Katsadiotis est seulement un exemple d’une vague plus large et plus dangereuse d’attaques d’extrême droite contre l’art contemporain. Nous avons pu le constater à travers des exemples récents. Par exemple, le retrait du « Pink Flag » de Georgia Lale du Consulat grec à New York, la censure continue du documentaire Stray Bodies d’Elina Psykou, ainsi que les menaces visant le comédien Christoforos Zaralikos. »

« Nous appelons à un rassemblement devant la Pinacothèque nationale jeudi 27 mars à 17h. Nous y présenterons 30 exemples de censure artistique, documentés par un projet de recherche de l’Université Panteion. Le gouvernement, le Ministère de la Culture, et la Galerie Nationale doivent assumer leurs responsabilités. Chaque démocrate doit faire de même. L’État a un devoir constitutionnel de protéger la liberté d’expression. »

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