Les deux hommes, Akis Theodorou et Sotiris Develekos, ont été condamnés pour leur participation à cette attaque violente, attribuée au groupe néonazi Aube dorée : une organisation d’extrême droite qui avait fait son entrée au Parlement grec en 2012, avant d’être reconnue coupable en 2020 de fonctionnement en tant qu’organisation criminelle.

Cette décision de justice est jugée importante. Selon Kampagiannis, elle pourrait jouer un rôle dans le procès en appel de l’Aube dorée, en démontrant que le groupe a poursuivi ses activités criminelles même après l’assassinat du rappeur antifasciste Pavlos Fyssas en 2013.

Develekos a déjà purgé sa peine, tandis que Theodorou aurait quitté le pays.

L’attaque contre le centre social autogéré Favela

En février 2018, un groupe de membres d’Aube dorée a violemment pris pour cible le centre social autogéré Favela, situé au 11 rue Navarchou Botsi, au Pirée. Cinq personnes ont été blessées, dont une avocate représentant la famille Fyssas dans le procès contre Aube dorée.

Au moment de l’attaque, cinq personnes se trouvaient à l’intérieur du centre, juste avant le début de leur assemblée prévue. D’après les informations de l’époque, sept agresseurs masqués et casqués ont pénétré silencieusement dans les lieux. Une fois à l’intérieur, ils ont allumé un fumigène qui a blessé une personne au visage, tout en criant des slogans d’extrême droite comme « Sang, honneur, Aube dorée » et « Ici, c’est le Pirée ».

Les assaillants ont également utilisé des matraques télescopiques, blessant un homme et deux femmes. Les victimes ont été transportées à l’hôpital universitaire général « Attikon » pour y recevoir des soins, notamment des points de suture. Parmi les blessé.e.s figurait Me Eleftheria Tombatzoglou, avocate de la famille Fyssas, qui a subi un traumatisme crânien sérieux ainsi que de profondes plaies au cuir chevelu, selon les rapports médicaux publiés à l’époque.

Avant de fuir, les agresseurs ont brisé une fenêtre depuis l’extérieur. Aucune arrestation n’avait alors eu lieu.

Réaction du collectif

Dans une publication diffusée peu après l’attaque, les membres du centre social écrivaient :

« Cet après-midi, alors que nous ouvrions le lieu pour notre assemblée hebdomadaire, nous avons été attaqués par un groupe de membres d’Aube dorée armés de matraques, de casques et de fumigènes. Des dégâts matériels ont été causés et plusieurs personnes ont été blessées.

Nous démentons catégoriquement les absurdités relayées dans certains médias, évoquant la présence d’explosifs sur place ou des perquisitions au domicile de participant.e.s.

Un communiqué complet suivra. Cette attaque ne restera pas sans réponse. Ce genre d’agression ne nous fera pas peur. »

Deux identifications un mois plus tard

Un mois après les faits, deux membres d’Aube dorée ont été identifiés comme participants à l’attaque. Selon Efimerida ton Syntakton, un relevé d’empreinte sur place a permis aux enquêteurs de remonter jusqu’à l’un d’eux, affilié à la branche locale d’Aube dorée au Pirée. Cet individu avait déjà été reconnu comme chef de file d’une attaque menée en novembre 2017 devant la cour d’appel.

Il a été formellement identifié par plusieurs victimes, dont Me Tombatzoglou.

Finalement, ce 5 mai 2025, Akis Theodorou et Sotiris Develekos ont été jugés unanimement coupables de coups et blessures graves ainsi que de dégradations de biens.

______________________________________________

Recherchez-vous des actualités depuis la Grèce présentées sous un angle progressiste et différent des médias dominants ? Faites un don mensuel ou annuel pour soutenir TPP International dans sa mission de fournir un journalisme indépendant en français. Ne laissez pas les voix progressistes grecques disparaître.

Pensez à préciser « TPP International » et votre numéro de commande comme motif du paiement.