
À partir du 1er avril, le salaire minimum en Grèce sera porté à 880 € brut, soit une augmentation de 30 € par mois, comme l’a annoncé le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis. Alors que le gouvernement présente cette mesure comme faisant partie d’un effort plus large de croissance économique, les partis d'opposition dénoncent ce geste comme une véritable "moquerie" envers la classe ouvrière. Ils estiment que cette augmentation est insuffisante pour compenser la hausse de l'inflation, les coûts de la vie élevés et les salaires stagnants, de nombreux travailleurs peinant à joindre les deux bouts.
À partir du 1er avril, le salaire minimum en Grèce sera de 880 € brut, comme l’a annoncé le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis lors d’une réunion du gouvernement. Cela représente une augmentation d’à peu près 30 € par mois. Mitsotakis a souligné que cette décision marque la cinquième hausse du salaire minimum ces dernières années et a insisté sur le fait que cela fait partie d’un effort plus global du gouvernement pour partager les bénéfices de la croissance économique du pays avec la population. Il a également précisé que le salaire minimum en Grèce placera le pays à la 11e position parmi les 22 pays de l’Union européenne ayant un système de salaire minimum.
Réactions de l’opposition
SYRIZA : « C’est encore une moquerie pour la classe ouvrière. »
SYRIZA condamne cette augmentation du salaire minimum qu’elle considère comme une moquerie envers les travailleur.euse.s. Le parti estime que les hausses annoncées sont dérisoires, surtout face à l’augmentation du coût de la vie. L’augmentation ne représente qu’environ 50 € de plus pour les travailleurs du secteur privé, et seulement 20 € pour ceux du secteur public. SYRIZA souligne que les salaires ne suivent pas l’augmentation de 16,4 % des prix en général, 33 % pour l’alimentation et 17 % pour le logement. De plus, ils rappellent que 60 % des travailleurs ont du mal à boucler leurs fins de mois et que le pouvoir d’achat des Grec.que.s est le deuxième plus bas de l’UE.
PASOK : « Des miettes pour la majorité, et des cadeaux pour quelques-uns, les plus puissants, voilà la politique de M. Mitsotakis. »
PASOK critique les actions du gouvernement, qualifiant cette augmentation d’insuffisante et pointant le fait que les travailleur.euse.s sont surmenés et sous-payés. Le parti affirme que le gouvernement continue de favoriser les plus riches, offrant uniquement « des miettes » à la majorité. PASOK note également que les accords collectifs sont sous-financés et que les coûts du logement en Grèce sont les plus élevés de l’UE. Ils militent pour un système où le salaire minimum serait fixé par les partenaires sociaux afin de garantir la dignité des travailleurs, et s’engagent à rétablir les protections du travail affaiblies sous le gouvernement actuel.
KKE : « C’est une farce – l’augmentation a déjà été absorbée par les impôts et l’inflation. »
Le Parti Communiste Grec (KKE) accuse le gouvernement de tromper les travailleur.euse.s avec une augmentation de salaire minimale, qui a déjà été annulée par les impôts élevés et l’inflation. Ils affirment que même avec cette légère hausse, le revenu net des travailleur.euse.s reste insuffisant, surtout que les salaires de celles et ceux qui travaillent à faible revenu stagnent. Le parti insiste sur le fait que le gouvernement poursuit une politique exploitante au profit des grandes entreprises, citant les réformes des lois du travail qui ont affaibli les accords collectifs et les droits des travailleur.euse.s depuis 2012. Le KKE soutient une mobilisation continue pour des salaires plus élevés, des accords collectifs et le rétablissement des avantages du secteur public, comme les 13e et 14e mois de salaire.
Achtsioglou de la Nouvelle Gauche : « Les annonces concernant le salaire minimum scellent la poursuite de l’appauvrissement des travailleurs. »
La Nouvelle Gauche considère l’annonce de l’augmentation du salaire minimum comme un signe clair de l’appauvrissement continu des travailleur.euse.s. Achtsioglou souligne que l’augmentation modeste de 34 € nets pour dans le secteur privé et de 20 € pour le secteur public est annulée par l’absence d’ajustements des tranches d’imposition, entraînant un doublement des impôts pour les travailleur.euse.s à bas revenus. Elle insiste sur le fait que, bien que le gouvernement accorde un léger soulagement aux travailleur.euse.s, il continue de favoriser les grandes entreprises et les riches, tandis que le coût de la vie augmente rapidement, ce qui réduit encore les revenus des foyers.
______________________________________________
Recherchez-vous des actualités depuis la Grèce présentées sous un angle progressiste et différent des médias dominants ? Faites un don mensuel ou annuel pour soutenir TPP International dans sa mission de fournir un journalisme indépendant en français. Ne laissez pas les voix progressistes grecques disparaître.
Pensez à préciser « TPP International » et votre numéro de commande comme motif du paiement.