Dix-sept garde-côtes grecs déférés devant le juge d’instruction pour le naufrage de Pylos

Le ministre grec de la Santé, Adonis Georgiadis, a affirmé être « très fier » d’avoir participé à la célébration organisée par l’ambassade d’Israël à l’occasion de l’anniversaire de la création de l’État hébreu. Il a par ailleurs déclaré qu’Israël n’était pas responsable de la mort des enfants à Gaza, rejetant la faute sur le Hamas, qui détiendrait toujours 58 otages israéliens.
En février dernier, l‘Ombudsman grec avait mis en lumière des éléments accablants à l’encontre de huit officiers supérieurs des garde-côtes helléniques. Il leur reprochait d’avoir eu connaissance des dangers pesant sur la vie, la santé et la sécurité des migrant.e.s à bord du chalutier Adriana, sans toutefois prendre les mesures nécessaires pour les protéger. Selon l‘Ombudsman, ces officiers doivent être tenus pour responsables d’avoir consciemment mis en péril la vie des passagers.
Le ministère de la Marine marchande avait alors vivement critiqué ce rapport, le qualifiant de « non fiable » et affirmant que le Médiateur n’était pas compétent pour se prononcer sur une telle affaire. Le ministère avait également dénoncé des conclusions « arbitraires » susceptibles de « préjuger de l’examen judiciaire », en l’absence, selon lui, de preuves solides.
Dans un récent communiqué, le Mouvement Unifié Contre le Racisme et la Menace Fasciste (KEERFA) a relayé une déclaration importante faite par Dimitris Zotos lors d’une intervention devant des centaines de délégué.e.s du syndicat des travailleurs de la santé, en lutte pour la défense du système public de santé grec face aux politiques gouvernementales, en particulier celles portées par le ministre de la Santé, Adonis Georgiadis. Zotos y a annoncé le renvoi de 17 garde-côtes devant la justice pour répondre d’accusations criminelles, à la fois pour des délits et des crimes.
Cette avancée judiciaire représente une étape majeure pour les associations et collectifs réclamant la vérité et la justice sur ce qu’ils considèrent comme une tentative d’étouffement de l’affaire. Le naufrage de Pylos, survenu le 14 juin 2023, a coûté la vie à plus de 600 réfugié.e.s, dans le cadre d’une opération de refoulement orchestrée par les garde-côtes.
Les poursuites s’appuient sur des faits évoqués dans le rapport du Médiateur, pointant des actions mais aussi des omissions qui auraient directement conduit au naufrage et à la mort d’au moins 82 personnes. Depuis le début, les rescapés accusent les garde-côtes d’avoir violemment remorqué le bateau, provoquant son chavirement, sans entreprendre de véritable opération de sauvetage.
Les officiers mis en cause sont poursuivis pour des chefs d’accusation parmi lesquels :
- Provocation d’un naufrage ayant mis des vies humaines en danger et causé la mort d’un grand nombre de personnes
- Mise en péril de la sécurité de la navigation maritime, avec des actes présentant de graves risques pour la vie humaine, ayant entraîné la mort d’au moins 82 personnes
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