
Le 25 mars, la Grèce a célébré sa fête nationale de l'Indépendance avec le traditionnel défilé militaire à Athènes. L'événement a été marqué par une protestation étudiante, des chants nationalistes et le discours du Premier ministre appelant à la « connaissance de soi-même » et à la « recherche de la vérité. »
Le message du Premier ministre
Lors de son discours, le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a souligné l’importance de « connaissance de soi-même » et de la « recherche de la vérité », insistant aussi sur « l’unité nationale » et la nécessité d’augmenter les dépenses militaires pour la défense du pays. Il a évoqué l’histoire de la Grèce, depuis la révolution de 1821 jusqu’à aujourd’hui, soulignant que « les Grecs ont accompli de grandes choses lorsqu’ils étaient unis et engagés dans des objectifs ambitieux. »
En réponse aux critiques, Mitsotakis a affirmé qu’il est essentiel de distinguer la vérité du « bruit de fond médiatique », en particulier à une époque dominée par la désinformation.
« Aujourd’hui, nous vivons une époque particulièrement troublée, et beaucoup des certitudes que nous tenions pour acquises ces dernières décennies sont remises en question. C’est pourquoi le chemin du progrès nécessite des conditions très précises », a-t-il expliqué, précisant que ces conditions incluent « la prospérité économique, qui doit non seulement garantir la cohésion sociale, mais aussi renforcer nos forces armées pour assurer notre indépendance nationale. »
Intervention étudiante et appels à la justice
Pendant le défilé militaire, des syndicats étudiants, rejoints par des membres du parti MeRA25 et d’autres organisations, ont organisé une manifestation en tenant une banderole sur laquelle on pouvait lire : « Le printemps s’est arrêté à Tempé, nous le ramènerons à travers nos luttes », faisant référence à la tragique catastrophe ferroviaire qui a secoué la Grèce.
Les participant.e.s ont accusé le gouvernement de tenter de dissimuler l’affaire et ont dénoncé les politiques de privatisation, qu’ils jugent responsables de la tragédie. MeRA25 a qualifié cet événement de « crime d’État » et a promis de poursuivre sa lutte pour la justice, en appelant à un système de transport sûr et sous contrôle public.
Chants nationalistes anti-turcs
Les tensions ont monté lorsqu’un groupe de membres de la Marine, des étudiants de l’École des sous-officiers de la Marine, a été filmé en train de scander des slogans nationalistes, tels que « Chypre est grecque », accompagnés d’insultes envers la Turquie. L’incident, largement relayé sur les réseaux sociaux, a suscité une vive réaction des partis d’opposition.
Le parti SYRIZA a condamné ces propos comme « inacceptables » et a exigé une enquête ainsi que des sanctions contre les responsables. Le parti Nouvelle Gauche a également critiqué cet incident, affirmant que de telles actions « font reculer le pays de plusieurs décennies », et a appelé à des mesures disciplinaires contre les officiers responsables d’avoir permis un tel comportement.
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