Grève générale de 24 heures en Grèce : mobilisation de masse pour les salaires, le logement et la lutte contre l’inflation

Ce mardi 9 avril, la Grèce est le théâtre d’une grande journée de mobilisation nationale, avec des milliers de travailleur.euse.s qui descendent dans la rue pour réclamer de meilleures rémunérations, des conditions de travail dignes et des mesures concrètes face à la crise du logement et à la flambée des prix. La grève de 24 heures, initiée par les deux principales confédérations syndicales du pays, la GSEE (secteur privé) et l’ADEDY (secteur public), donne lieu à de vastes rassemblements à Athènes, Thessalonique et dans d'autres grandes villes.
Des revendications centrées sur la négociation collective et le pouvoir d’achat
La GSEE appelle l’ensemble des salarié.e.s, les chômeur.euse.s, les retraité.e.s ainsi que les jeunes à prendre part aux manifestations de ce jour. Parmi les principales revendications : la fin des salaires minimums imposés par le gouvernement, en faveur de salaires négociés librement par des conventions collectives libres. La confédération plaide également pour des politiques publiques ambitieuses en matière de logement et d’énergie afin de répondre à la hausse des prix.
« Le coût de la vie grignote les revenus des citoyens, et les autorités restent passives », dénonce la GSEE.
« Nous sommes avant-derniers dans l’UE en matière de pouvoir d’achat. Une grande partie de la population consacre plus de 40 % de ses revenus au logement et au chauffage. »
Les principales revendications incluent :
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Un salaire minimum déterminé par la négociation collective et non par décret ;
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l’application immédiate des conventions collectives ;
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des mesures concrètes pour lutter contre la crise du logement et l’inflation.
« Plus nous serons nombreux, plus notre voix portera », ajoute le communiqué syndical.
Le secteur public se joint au mouvement
L’ADEDY, représentant les agents du service public, reprend les mêmes revendications et demande également :
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Des hausses réelles de salaires pour les fonctionnaires ;
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la réintroduction des 13e et 14e mois pour les agents publics ;
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des mesures renforcées pour faire face à la vie chère.
Le soutien du Centre du travail d’Athènes
Le Centre du travail d’Athènes soutient également la grève, en mettant en avant plusieurs demandes clés :
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Un salaire minimum national juste, déterminé par la négociation ;
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l’extension automatique des conventions collectives sectorielles à tous les salariés concernés ;
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le retour aux protections d’avant l’austérité, avec maintien des avantages les plus favorables et renouvellement automatique des contrats ;
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l’accès au logement pour tous, et une protection durable des résidences principales ;
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la liberté syndicale ;
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l’amélioration des normes de santé et sécurité au travail, avec publication des données sur les accidents et maladies professionnelles ;
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des mesures contre le harcèlement sexuel et les violences sexistes au travail ;
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une fiscalité plus équitable, avec des allègements pour les salariés et les retraités.
Des transports perturbés à Athènes
À Athènes, les transports publics fonctionnent au ralenti :
- Les bus et trolleybus circulent uniquement de 9h à 21h, les salariés du secteur réclamant un renouvellement du parc, des embauches, la reconnaissance de l’ancienneté des nouvaux agents, de meilleures rémunérations et des transports publics sûrs, modernes et fiables.
- Le métro, le tram et les trains de banlieue fonctionnent de 10h à 17h, pour permettre aux manifestant.e.s de rejoindre les rassemblements.
Aucun ferry ni vol intérieur
La grève de 24 heures décrétée par la Fédération panhellénique des marins (PNO) entraîne la suspension de toutes les traversées maritimes.
Les contrôleurs aériens participent également au mouvement. Seuls certains vols sont autorisés :
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Les survols de l’espace aérien grec (FIR Athènes) ;
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les vols transportant des chefs d’État ou des Premiers ministres ;
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les vols militaires grecs dans le cadre de missions ou d’exercices ;
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les vols d’urgence ou de secours ;
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les vols médicaux ou humanitaires ;
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les opérations de recherche et de sauvetage.
Thessalonique : service réduit dans les transports
À Thessalonique, seuls 50 bus circulent durant la journée. Les services de nuit vers l’aéroport (ligne N1) ainsi que le transport pour personnes en situation de handicap sont assurés normalement. Les employés des transports participeront à la manifestation organisée par le Centre du travail de Thessalonique à 10h30.
Enseignant.e.s, étudiant.e.s et élèves dans la rue
Les enseignant.e.s du primaire et du secondaire sont également mobilisé.e.s, aux côtés des étudiant.e.s et lycéen.ne.s, qui protestent notamment contre la dégradation du système éducatif, le manque de moyens et la volonté du gouvernement de soutenir les universités privées. Les syndicats de l’enseignement et les agents des collectivités locales sont eux aussi en grève.
Les retraités participent à la mobilisation
Les retraité.e.s rejoignent également la mobilisation, dans un contexte tendu puisque le versement de leurs pensions est reporté après Pâques. Leurs organisations appellent à une nouvelle action symbolique le vendredi 11 avril à 20h, avec un rassemblement nocturne devant le Parlement sur la place Syntagma.
« Les retraité.e.s de toute l’Attique seront une fois encore présent.e.s dans la rue pour défendre leurs droits »
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