Nous lui devons le modèle économique de ThePressProject : une plateforme soutenue par ses lecteurs, qui permet de faire vivre un média indépendant tout en maintenant son contenu en libre accès, sans aucun verrou payant. Mais au fond, nous lui devons bien plus : l’idée même qu’un tel projet puisse exister. À l’époque, miser uniquement sur le soutien financier du public était une idée presque insensée. Elle l’est encore, à bien des égards.

Nous sommes reconnaissants pour son audace ; pour avoir imaginé quelque chose d’aussi ambitieux, et pour la détermination avec laquelle il a tout fait pour le concrétiser. Grâce à lui, ThePressProject n’est pas seulement un concept : c’est une réalité vivante, la preuve que le journalisme indépendant peut exister.

Il nous manque, comme ami, comme collègue, comme force motrice. Et nous savons qu’au fil du temps, de moins en moins de gens connaîtront son nom ou son histoire. C’est précisément pour cela que nous continuons à la raconter. Nous voulons que toutes celles et ceux qui lisent et suivent notre travail sachent une chose essentielle : rien de tout cela n’aurait vu le jour sans sa vision folle. Sans l’énergie qu’il a mise, sans relâche, pour transformer un rêve – un rêve fou, presque irréalisable – en quelque chose de concret.

Des jours comme aujourd’hui, son absence se fait encore plus cruellement sentir. Mais nous nous souvenons – et nous espérons que vous aussi – de l’intégrité journalistique et du sens du sacrifice sur lesquels ce projet s’est construit. Et nous sommes fiers ; fiers de continuer à faire vivre ce lieu qu’il a bâti avec autant de passion, de ténacité et de renoncements.