Ces propos ont été prononcés en direct sur SKAI TV, l’une des chaînes de télévision les plus influentes en Grèce, touchant un large public national. Dimitris Oikonomou a ajouté :

« En dehors des victimes décédées, des dizaines, voire des centaines de personnes en situation de handicap vont passer le reste de leur vie en fauteuil roulant. Imaginez-vous dans cette situation… Il vaudrait peut-être mieux être mort que d’âtre confiné toute sa vie en fauteuil roulant. En captivité. Je dis cela avec beaucoup d’amour et de respect pour ces personnes. »

Son collègue, Akis Pavlopoulos, a approuvé ces propos, parlant lui aussi de « captivité » pour décrire la vie des personnes en situation de handicap.

Une vague d’indignation

Ces déclarations ont rapidement déclenché une vague d’indignation sur les réseaux sociaux, où de nombreux.euses internautes les ont condamnées. L’organisation Zéro Tolérance a également déposé une plainte officielle auprès du Conseil National de Radiotélévisivon. Dans son communiqué, elle dénonce une atteinte flagrante à la dignité des personnes en situation de handicap, estimant que ces propos véhiculent des idées dangereuses, inhumaines et validistes.

L’organisation souligne que cette discussion n’était ni un simple lapsus, ni une conversation derrière des portes fermées, mais bien un échange public entre deux journalistes expérimentés, diffusé sur une chaîne nationale lors d’une matinale d’information à forte audience.

Zéro Tolérance rappelle que ce type de discours a des racines historiques inquiétantes :

« La représentation des personnes en situation de handicap comme ‘indignes de vivre’ était au cœur des programmes eugénistes de l’Allemagne nazie. Cela a commencé avec des politiques de stérilisation forcée en 1933, avant de mener à des pratiques d’euthanasie visant les personnes jugées ‘inaptes à la vie’. Le programme Aktion T-4 a finalement causé la mort de plus de 300 000 personnes en situation de handicap. »

L’organisation insiste sur le fait que ces idées sont toujours d’actualité, rappelant qu’elle a récemment dû faire face aux positions validistes du groupe néonazi grec Aube Dorée dans plusieurs affaires judiciaires.

Face à cette situation, Zero Tolerance exige des mesures immédiates de la part du Conseil National de Radiotélévisivon et de SKAI TV, notamment :

  1. La suspension de Dimitris Oikonomou et Akis Pavlopoulos de l’émission « Aujourd’hui » pour une durée appropriée.
  2. Des excuses publiques et sincères de la part des deux journalistes pour leurs déclarations inacceptables et dangereuses.
  3. Accorder du temps d’antenne aux militant.e.s de la lutte anti-validiste et aux experts en Études du handicap, afin de sensibiliser le public aux réalités des personnes en situation de handicap et de promouvoir l’égalité, les droits et la dignité.

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