Karystianou adresse une mise en demeure à la commission parlementaire sur le rôle de Triantopoulos dans l’affaire Tempé

Maria Karystianou, présidente de l'association des familles des victimes de Tempé, qui a perdu sa fille dans la catastrophe ferroviaire, a envoyé une mise en demeure au président de la commission d'enquête préliminaire du Parlement, Panagiotis Kapatos. Dans sa lettre, elle déclare soutenir les accusations contre le suspect, Christos Triantopoulos, en vertu des articles 63, 67 et 82 du Code de procédure pénale grec, et demande une enquête approfondie sur son implication ainsi que sur celles d'autres personnes liées à l'affaire. Pendant ce temps, l'ancien ministre déclare son innocence et demande officiellement de contourner l'enquête parlementaire.
Demande d’audition de 17 témoins
Dans sa mise en demeure, qui a également été remise aux membres du comité parlementaire, Karystianou propose que 17 témoins soient convoqués à témoigner. Parmi ceux-ci, elle demande spécifiquement l’audition du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, ainsi que de cinq anciens ministres et secrétaires d’État ayant exercé leurs fonctions au moment de la tragédie ferroviaire. Elle insiste sur le fait que les travaux du comité ne devraient pas être conclus sans l’examen des témoins et la réalisation d’une enquête préliminaire approfondie.
Altération d’éléments de preuve
Karystianou souligne qu’elle se sent directement affectée par la destruction d’élémets de preuve crucials, un acte qu’elle accuse Christos Triantopoulos d’avoir commis de manière malveillante et en violation de ses devoirs légaux. Elle affirme que le retrait de matériaux inertes du site de la collision constitue une intervention illégale sur une scène de crime, ce qui est considéré comme une infraction selon l’article 251 du Code de procédure pénale.
Dans sa déclaration, Karystianou insiste sur le fait que ses droits personnels, tant au niveau national qu’européen, ont été enfreints en raison de la mauvaise gestion des preuves. Elle soutient que sa capacité à participer au processus judiciaire et à chercher à obtenir justice pour sa fille a été gravement compromise par les actions de Triantopoulos.
Triantopoulos maintient son innocence et demande son renvoi directe devant le tribunal compétent
De son côté, Christos Triantopoulos, l’ancien ministre adjoint au Premier ministre, a soumis un mémoire niant toutes les accusations. Lors de la réunion du comité d’enquête préliminaire vendredi matin, Triantopoulos a réitéré son innocence, déclarant qu’il n’avait commis aucun acte illégal entre le 3 et le 6 mars 2023, période durant laquelle il exerçait ses fonctions. Il a une nouvelle fois demandé que son affaire soit directement renvoyée devant le conseil judiciaire, contournant ainsi l’enquête parlementaire.
Désaccords au sein de la commission
Selon la chaîne publique ERT, le PASOK et le SYRIZA ont refusé d’accepter la lecture du mémoire de Triantopoulos. Le SYRIZA, en particulier, a argumenté que le mémoire ne devrait pas être entendu avant l’audition des témoins. Ils ont insisté pour soumettre au vote la demande d’audition des témoins. Le SYRIZA a affirmé que poursuivre sans cela violerait la Constitution, la loi sur la responsabilité ministérielle et le règlement parlementaire, mettant ainsi en question la légitimité de la procédure.
Comme l’a rapporté Avgi, un membre du comité du SYRIZA, Giorgos Gavrilos, a insisté pour qu’un vote ait lieu sur cette question. Il a déclaré que le SYRIZA ne pouvait pas légitimer le processus dans ces conditions et qu’il se retirerait tant que le mémoire serait discuté. Il a ajouté qu’il était inacceptable de lire le mémoire avant l’audition des témoins et a averti que cela entraînerait l’invalidation des procédures si la majorité persistait à accélérer la clôture des travaux du comité.
Le PASOK a vivement critiqué cette décision :
« Les principes de légalité sont ignorés, les institutions contournées, et une question cruciale se pose : si la majorité gouvernementale considère, comme M. Triantopoulos le clame, qu’il n’a aucune responsabilité, pourquoi décide-t-elle alors de le poursuivre pénalement ? Cela constitue un abus de pouvoir. Le gouvernement doit clarifier sur quelle base juridique il envoie cet ‘innocent’ devant le conseil judiciaire », a souligné le PASOK.
______________________________________________
Recherchez-vous des actualités depuis la Grèce présentées sous un angle progressiste et différent des médias dominants ? Faites un don mensuel ou annuel pour soutenir TPP International dans sa mission de fournir un journalisme indépendant en français. Ne laissez pas les voix progressistes grecques disparaître.
Pensez à préciser « TPP International » et votre numéro de commande comme motif du paiement.