Ces chiffres paraissent alors que le gouvernement grec continue de vanter les performances économiques du pays, mettant en avant des mesures présentées comme des « aides compensatoires » qui peinent pourtant à compenser l’augmentation généralisée du coût de la vie.

Dans son rapport publié le mercredi 30 avril, Eurostat classe la Grèce derrière la Bulgarie et la Roumanie, les deux seuls États membres présentant des taux plus élevés. Environ une personne sur quatre en Grèce se trouve aujourd’hui dans des conditions qui, selon les critères européens, relèvent de la pauvreté ou de l’exclusion sociale.

« Pour calculer le nombre ou la part de personnes exposées au risque de pauvreté ou d’exclusion sociale, trois mesures distinctes sont combinées et couvrent les personnes qui se trouvent dans au moins une de ces trois situations :

  • personnes avec un revenu disponible équivalent inférieur au seuil de risque de pauvreté ;

  • personnes qui souffrent de privation matérielle et sociale grave, en d’autres termes, ceux qui ne peuvent pas se permettre au moins 7 éléments de privation sur 13 (6 liés à l’individu et sept liés au ménage) qui sont considérés par la plupart des gens comme souhaitables ou même nécessaires pour mener une qualité de vie adéquate ;

  • personnes (âgées de moins de 65 ans) qui vivent dans un ménage à très faible intensité de travail. En d’autres termes, les personnes vivant dans des ménages où les adultes ont travaillé pour 20 % ou moins de leur potentiel total combiné de temps de travail au cours des douze mois précédents. »

Les 13 éléments pris en compte se divisent en deux catégories : les besoins au niveau du ménage et ceux au niveau individuel.

Au niveau du ménage :

  • Faire face à une dépense imprévue ;

  • S’offrir une semaine de vacances par an hors du domicile ;

  • Être à jour dans le paiement du loyer, du prêt immobilier, des factures ou des crédits ;

  • Pouvoir consommer un repas avec viande, poisson ou équivalent végétarien un jour sur deux ;

  • Chauffer correctement son logement ;

  • Avoir accès à une voiture ou un fourgon pour un usage personnel ;

  • Remplacer les meubles usés.

Au niveau individuel :

  • Avoir une connexion internet ;

  • Remplacer des vêtements usés par des neufs ;

  • Posséder deux paires de chaussures en bon état, dont une adaptée à toutes les saisons ;

  • Pouvoir dépenser une petite somme chaque semaine pour soi ;

  • Pratiquer régulièrement des activités de loisirs ;

  • Rencontrer des amis ou des membres de la famille au moins une fois par mois autour d’un repas ou d’un verre.

Les personnes n’ayant pas les moyens de se procurer au moins 7 de ces 13 éléments sont considérées comme vivant dans une situation de privation grave, et donc à risque de pauvreté ou d’exclusion sociale.

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