Le ministre grec de la Protection du citoyen, Michalis Chrysochoïdis, a annoncé deux nouvell mesures-choc : l’interdiction des concerts publics dans le quartier d’Exarchia à Athènes, et la création d’une unité de police spécialisée chargée de lutter contre la criminalité au sein des communautés roms.

Opération policières contre les squats à Exarchia

Dans un entretien accordé à la radio Parapolitika 90.1 FM, peu après une intervention policière dans un squat du quartier, le ministre a justifié cette opération en affirmant que les nouvelles occupations apparues récemment « ne seront plus tolérées », car elles constitueraient des « foyers d’illégalité ». Il a souligné que la police agirait désormais rapidement pour évacuer ces lieux et les restituer à leurs propriétaires.

Il a également salué ce qu’il décrit comme une « transformation positive » d’Exarchia, historiquement associé aux mouvements anarchistes. « Exarchia a changé. Le quartier connaît une dynamique de progrès et de développement remarquable », a-t-il déclaré. « Nous ne laisserons pas cela dérailler. »

« Les concerts à Exarchia, c’est terminé »

À propos de l’interdiction des concerts en particulier, Chrysochoïdis estime qu’ils servent trop souvent de prétexte à des « rassemblements propices aux débordements ».

« Rien ne justifie l’organisation de concerts dans un quartier aussi densément peuplé, surtout si certains s’en servent comme tremplin pour provoquer des violences. On ne peut pas permettre à deux ou trois mille personnes de se réunir dans une zone déjà sous pression, que ce soit pour la Palestine ou pour toute autre cause. Qu’elles aillent ailleurs. »

Invité à clarifier s’il s’agissait bien d’une interdiction pure et simple, le ministre a confirmé : « les concerts à Exarchia, c’est terminé. Et ce, pour des raisons de sécurité publique. » Il a ajouté qu’un récent épisode de violences (une attaque coordonnée à coups de cocktails Molotov contre les forces de l’ordre) constituait une rupture du plan stratégique prévu pour le quartier.

Sur la bombe devant les locaux d’Hellenic Train

Chrysochoïdis est aussi revenu sur l’attaque à la bombe survenu vendredi soir devant les bureaux d’Hellenic Train. Il a tenu à préciser que l’entreprise ne bénéficiait pas de protection policière.

« Il y a ici un malentendu. La police n’a aucune obligation de protéger les entreprises privées. Dans ce cas précis, certains agents ont agi par sens du devoir, mais Hellenic Train dispose de ses propres dispositifs de sécurité : caméras, personnel, etc. Ce que montre cette attaque, c’est que les assaillants avaient étudié les lieux. Mais encore une fois, ce n’est pas le rôle de la police de surveiller les sociétés privées. Notre mission, c’est de garantir un climat de sécurité générale, par notre présence et notre stratégie. »

Nouvelle unité de police spéciale pour les Roms

Enfin, le ministre a annoncé la mise en place d’une unité de police dédiée à la lutte « contre la délinquance des communautés roms », évoquant des taux de criminalité « très élevés ».

« Cette situation doit cesser. Ces groupes sont responsables d’un grand nombre d’infractions : trafic de drogue, escroqueries, cambriolages, vols avec violence… Et ce sont les habitants des zones concernées qui en paient le prix. »

Selon lui, l’unité est déjà opérationnelle, avec une structure, une hiérarchie, des enquêtes en cours et des personnes identifiées.

« Notre objectif est clair : démanteler ces réseaux. C’est un engagement personnel, d’abord envers moi-même, mais aussi au nom de la police. Cela fait des décennies que ça dure, il est temps d’y mettre un terme. Mais pour cela, il faudra l’engagement de tous. »

______________________________________________

Recherchez-vous des actualités depuis la Grèce présentées sous un angle progressiste et différent des médias dominants ? Faites un don mensuel ou annuel pour soutenir TPP International dans sa mission de fournir un journalisme indépendant en français. Ne laissez pas les voix progressistes grecques disparaître.

Pensez à préciser « TPP International » et votre numéro de commande comme motif du paiement.