Les proches des victimes de la catastrophe ferroviaire de Tempé ont porté plainte contre le juge d'instruction en charge de l'enquête. Selon Maria Karystianou, « Nous avons récemment appris que 649 000 fichiers audio et vidéo des deux premiers jours, le 28 février et le 1er mars 2023, avaient été saisis et remis au juge, mais ils sont absents du dossier. »

Maria Karystianou, présidente de l’Association “Tempe 2023”, et Pavlos Aslanidis, tous deux parents de victimes de la catastrophe, se sont rendus à Larissa pour rencontrer le juge d’instruction.

Karystianou a expliqué :

« Depuis deux ans, nous faisons face à des vidéos douteuses qui apparaissent soudainement, alors que les fichiers des deux jours cruciaux étaient entre les mains du juge dès le départ. Vous pouvez imaginer l’ampleur de la dissimulation et de la tromperie de la part du juge, au sujet duquel j’ai exprimé des inquiétudes récemment, mais au lieu d’une réaction forte de la Cour de cassation, il n’y a eu aucune réponse. Au contraire, il a reçu un soutien total. »

Elle a ajouté : « C’est pourquoi, deux ans après, nous n’avons toujours pas de réponses à des questions sérieuses. Aujourd’hui, nous avons donc porté plainte contre le juge et toute autre personne impliquée dans cette affaire, et nous attendons du système judiciaire qu’il fonctionne enfin correctement et qu’il révèle toute la vérité le plus rapidement possible. »

Plus tôt, dans une interview pour la chaîne de télévision ANT1, Pavlos Aslanidis, le père qui a perdu son fils Dimitris dans l’accident, a commenté les vidéos qui sont apparues soudainement après deux ans, en disant : « Ils veulent probablement détourner l’attention de l’explosion et du feu qui ont eu lieu suite à la collision qui ont causé la mort de 27 personnes. C’est une diversion. »

Il a ajouté : « Comment est-il possible que des demandes aient été faites à la société et à Société des chemins de fer helléniques par la première puis le deuxième juge d’instruction assisgné, M. Bakaimis, pour apprendre que les vidéos ont été effacées et qu’il ne reste rien ? Et puis, tout à coup, un employé prétend les avoir retrouvées ? »

Aslanidis a également souligné que les proches des victimes n’ont aucune confiance dans les deux experts judiciaires nommés par le juge pour vérifier l’authenticité des vidéos. Il a dit : « Ces experts sont totalement incompétents. Ils ont été nommés le 1er mars 2023, ont prélevé des échantillons du feu, mais n’ont pas cherché à savoir d’où venait l’incendie et ont adopté la thèse du gouvernement selon laquelle le feu a été causé par des huiles de silicone, une hypothèse déjà réfutée. Ces personnes ont été poursuivies, et il est inacceptable que le juge les ait nommées.”

Lorsqu’on lui a demandé s’il avait confiance dans le système judiciaire, Aslanidis a répondu : « Il ne faut pas se mentir. En Grèce, le système judiciaire au plus haut niveau est nommé par le gouvernement, donc l’État donne les ordres. »

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