Les syndicats enseignants en Grèce se mobilisent contre l’évaluation punitive et la répression disciplinaire

Détail de l’événement :
Lundi 12 mai, 18h30 – Centre du Travail de Thessalonique
Évaluation – Poursuites Disciplinaires – Licenciements arbitraires
Les syndicats dénoncent une offensive sans précédent du gouvernement, qui multiplie les mesures répressives pour faire passer en force la réforme de l’évaluation. Ils évoquent notamment des sanctions ciblant les enseignant.e.s, en particulier les syndicalistes qui s’y opposent. Parmi les cas emblématiques, celui de Chrysa Chotzoglou, membre du syndicat des enseignant.e.s du Pirée, suspendue pour avoir appliqué des décisions prises collectivement par les syndicats nationaux et locaux contre le système d’évaluation.
Un autre enseignant, Dimitris Chartzoulakis, également membre du bureau syndical du Pirée, serait lui aussi menacé de révocation pour des raisons similaires.
À Thessalonique, les syndicats alertent sur une escalade des pressions, menaces et procédures disciplinaires, tant dans le primaire que dans le secondaire.
Le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a récemment reconnu l’échec du gouvernement à imposer ce système d’évaluation dans les écoles. Dans une déclaration controversée, il a même suggéré que les enseignant.e.s opposés à l‘évaluation pourraient être licencié.e.s. Pour les syndicats, ces propos constituent une attaque directe contre la liberté de pensée, la liberté d’expression et le droit de grève ; des droits pourtant garantis par la Constitution grecque.
Ils accusent le gouvernement de vouloir imposer un modèle éducatif autoritaire, où enseignant.e.s, élèves et personnels seraient réduits au silence, soumis.es et privé.e.s de leurs droits.
Les syndicats dénoncent également une série de réformes éducatives qui, selon eux, creusent les inégalités et sapent l’école publique : création d’établissements d’élite, reconnaissance des universités privées, marchandisation de la formation professionnelle, généralisation des examens standardisés.
Parallèlement, la politique d’austérité continue d’étrangler les salaires : les enseignant.e.s ne bénéficient que de hausses symboliques, de l’ordre de 60 centimes par jour, alors que les prix explosent et que les grandes entreprises enregistrent des profits record.
Dans le secteur de la santé aussi, le système public s’effondre. Pendant ce temps, la Grèce s’implique toujours plus dans les conflits internationaux, de la guerre en Ukraine à la tragédie palestinienne. Pour les syndicats, cette logique d‘« économique de guerre » ne peut qu’aggraver les conditions de vie des citoyens ordinaires.
Cette mobilisation intervient à un moment crucial : cela fait désormais cinq ans que les enseignant.e.s s’opposent au cadre imposé de l’évaluation, qu’ils perçoivent comme un moyen de hiérarchiser, contrôler et mettre sous tutelle écoles et équipes enseignantes. Pour elles et eux, la criminalisation de l’action syndicale est une question profondément politique, qu’il faut combattre avec force.
Leurs revendications :
- L’arrêt immédiat de toutes les procédures disciplinaires et la levée de la suspension de Chrysa Chotzoglou
- L’abrogation de toutes les lois encadrant l’évaluation
- De véritables augmentations de salaires, ainsi que le rétablissement du 13e et du 14e mois et des pensions correspondantes
- L’embauche et la titularisation de tous les enseignants précaires
- Une éducation publique, gratuite et accessible à toutes et tous
- L’arrêt des privatisations dans l’éducation, la santé, l’énergie, l’eau et les transports
- Toute la lumière sur la catastrophe ferroviaire de Tempé, vérité et justice, pas d’impunité
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