Le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a réaffirmé sa ligne dure sur l'immigration à son arrivée au sommet de l'UE à Bruxelles. S'inscrivant dans la continuité des déclarations de son nouveau ministre des Migrations et de l'Asile, Makis Voridis—connu pour son soutien aux refoulements de migrant.e.s—Mitsotakis a déclaré : « Toute personne entrant illégalement sur notre territoire et qui n’a pas obtenu l’asile—c'est-à-dire qui ne bénéficie pas de protection internationale—doit être renvoyée à son pays d’origine. »

Dès le début de son intervention, il a salué la présence du secrétaire général de l’ONU lors du sommet, déclarant :

« Permettez-moi de commencer en saluant la présence du secrétaire général des Nations unies cet après-midi. À cette occasion, je tiens à exprimer ma satisfaction quant aux résultats de la conférence de cinq jours à Genève. »

Il a ensuite mis en avant les efforts de la Grèce et de Chypre pour maintenir les discussions sur la réunification de Chypre dans le cadre des résolutions de l’ONU.

Concernant les dépenses militaires, Mitsotakis a réitéré son engagement en faveur d’un renforcement budgétaire. Il a salué le Livre blanc récemment publié par la Commission européenne, qui reprend plusieurs propositions grecques et influencera les futures politiques de l’UE. Il a particulièrement insisté sur trois points :

  • La nécessité d’une flexibilité budgétaire pour permettre aux États membres d’investir davantage dans la défense ;

  • la création d’un fonds européen de défense de 150 milliards d’euros pour financer des projets stratégiques ;

  • le renforcement de l’autonomie stratégique de l’Europe en s’assurant que ces investissements bénéficient aux pays de l’UE et à leurs partenaires stratégiques.

« C’est une avancée majeure vers l’autonomie stratégique européenne, une position de longue date défendue par la Grèce et qui trouve aujourd’hui toute sa légitimité », a-t-il affirmé.

Une politique migratoire plus stricte

Sur la question migratoire, Mitsotakis a affiché son soutien à des mesures encore plus fermes, en phase avec les récentes déclarations de son ministre des Migrations. Il a souligné que le projet de règlement sur les retours s’aligne sur la position de la Grèce, combinant protection des frontières et renvoi rapide des migrants déboutés du droit d’asile vers leur pays d’origine.

« Nous attendons la mise à jour de la liste des pays d’origine sûrs, ce qui nous permettra d’agir plus rapidement. J’ai donné des consignes claires à la nouvelle direction du ministère des Migrations : toute personne entrant illégalement et ne bénéficiant pas de l’asile doit être renvoyée. Plus que jamais, nous avons besoin de mécanismes juridiques européens pour soutenir cette approche », a-t-il conclu..

Ces déclarations interviennent quelques jours après que le nouveau ministre grec des Migrations et de l’Asile, Makis Voridis, a tenu une rhétorique haineuse extrême contre les migrant.e.s, qualifiant les « refoulements obligatoires » de mesures indispensables. Il a affirmé que la Grèce avait besoin de politiques efficaces, y compris des mesures visant à faire pression sur les migrant.e.s pour quitter le pays.

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