L’auteur présumé des faits, âgé de 39 ans, est aujourd’hui jugé pour meurtre avec préméditation, port et usage illégal d’arme, ainsi que pour possession de stupéfiants. Il affirme souffrir de troubles psychologiques et dit ne se souvenir de rien.

Mais il n’est pas le seul à devoir rendre des comptes : quatre policiers sont également poursuivis pour « mise en danger ayant entraîné la mort » – une infraction grave, qui leur reproche d’avoir failli à leur devoir de protection.

Ce soir-là, Kyriaki s’était présentée au commissariat avec une amie, pour signaler qu’elle était suivie, harcelée et menacée par son ex-compagnon. Avant cela, elle avait contacté les services d’urgence pour demander qu’une patrouille la raccompagne chez elle en toute sécurité. Réponse : « les patrouilles de police ne sont pas des taxis ».

Quelques minutes plus tard, à peine sortie du poste, elle est tombée sur son agresseur, qui l’attendait en embuscade. Il l’a poignardée à cinq reprises, juste devant l’entrée du commissariat. Elle s’est effondrée et est morte à quelques mètres du poste de garde, où un agent était pourtant en fonction au moment de l’attaque.

Cette inaction policière fait aujourd’hui l’objet d’une procédure pénale. Une enquête a été ouverte contre quatre fonctionnaires, accusés de ne pas avoir réagi alors qu’ils étaient en position de protéger la victime.

L’affaire a été confiée à une juge d’instruction, qui prévoit d’interroger :

  • la superviseuse présente à l’arrivée de Kyriaki au commissariat,
  • l’officière de service à qui elle s’est adressée,
  • le policier de garde au poste,
  • et l’opérateur du standard d’urgence, celui-là même qui lui a lancé : « les patrouilles de police ne sont pas des taxis ».

« Je ne me souviens de rien », affirme l’accusé

Quelques jours avant l’ouverture du procès, le principal accusé a exprimé des « regrets » depuis sa cellule, prétextant qu’il était sous l’emprise de stupéfiants et qu’il n’a aucun souvenir des faits.

Devant le juge d’instruction, il avait parlé de troubles mentaux et d’hospitalisations passées, tout en réaffirmant qu’il n’a « aucun souvenir » du drame.

Mais l’ordonnance de renvoi devant la cour balaie ces arguments. Elle estime que l’accusé avait toute sa lucidité au moment des faits, et qu’il a agi avec sang-froid et préméditation. Selon cette décision, il avait suivi de près les faits et gestes de Kyriaki au moins la veille et le jour du meurtre. Ce qui l’a poussé à agir ? Le refus de la jeune femme de reprendre une relation marquée par la violence et les abus.

______________________________________________

Recherchez-vous des actualités depuis la Grèce présentées sous un angle progressiste et différent des médias dominants ? Faites un don mensuel ou annuel pour soutenir TPP International dans sa mission de fournir un journalisme indépendant en français. Ne laissez pas les voix progressistes grecques disparaître.

Pensez à préciser « TPP International » et votre numéro de commande comme motif du paiement.