Personnel de l’hôpital d’Ierapetra : un médecin pour 100 urgences par jour – « On en a assez ! »

Leur message met en lumière deux problèmes majeurs : l’exclusion répétée d’Ierapetra des grands projets d’infrastructures, notamment du tracé de la voie rapide nord de la Crète (VOAK), et surtout, l’état alarmant de leur hôpital, décrit comme « pire que jamais ».
Selon eux, il ne s’agit pas de négligence accidentelle : les autorités mèneraient une politique bien rodée, visant à affaiblir progressivement l’hôpital jusqu’à sa fermeture.
Ils et elles dénoncent les départs successifs du personnel, souvent lié à des départs à la retraite non remplacés, ainsi que le choix de nombreux.euses médecins de partir exercer ailleurs, dans de meilleures conditions. Résultat : l’établissement fonctionne aujourd’hui avec un effectif largement en dessous du seuil de sécurité.
Les médecins sont épuisé.e.s par des gardes incessantes, les infirmier.e.s au bord du burn-out à cause de rotations continues, et le personnel administratif n’arrive plus à faire face, mettant en péril le bon fonctionnement de l’hôpital. Les congés et les jours de repos non pris s’accumulent depuis des années.
Et pourtant, malgré cette situation dramatique, ils doivent gérer près de 100 urgences par jour et plus de 1 600 interventions chirurgicales chaque année, avec un effectif réduit au strict minimum : un seul anesthésiste, un radiologue, un interniste, deux cardiologues et quatre généralistes. Le reste des services est tout aussi sous-doté.
Un cri d’alarme
« Notre patience a des limites. Dans cette ville, il faut se battre pour obtenir ce qui devrait être un droit dans n’importe quel pays digne de ce nom. Depuis des mois, on subit une forme de mépris institutionnel. On a essayé de rester calmes, de collaborer, de faire confiance. Mais c’est clair maintenant : Ierapetra est traitée comme une ville de seconde zone, comme si on ne comptait pas. Et c’est de plus en plus flagrant. »
« Alors aujourd’hui, on lance un appel. À la mairie, aux associations, aux citoyens : soyez à nos côtés. Il ne s’agit plus de demander. Il faut exiger des soins de qualité. Pour nous, pour nos enfants.
Ce message n’est pas juste un communiqué de plus. C’est un cri de détresse. Celui de tout le personnel de l’hôpital. L’avenir est incertain. Mais notre combat, lui, continue. »
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