Procès pour la mort du jeune Kostas Fragoulis, 16 ans : le policier affirme avoir agi en légitime défense

Le policier de 37 ans accusé d’avoir tué Kostas Fragoulis, un adolescent rom de 16 ans, a comparu cette semaine devant la Cour d’assises mixte de Véria. Les faits remontent à décembre 2022, lors d’une course-poursuite avec la police dans l’ouest de Thessalonique, après que le jeune homme a quitté une station-service sans payer 20 euros d’essence.
À la barre, le policier a assuré qu’il se trouvait en situation de légitime défense, expliquant que le véhicule conduit par l’adolescent représentait un danger immédiat pour ses collègues, qui suivaient à moto. Il a affirmé avoir visé les pneus du véhicule, sans intention de blesser. L’audience a été brièvement perturbée lorsque le père de la victime, furieux, a interpellé l’accusé pour qu’il dise la vérité.
D’après le site news247, le policier a déclaré avoir tiré à une distance de 25 mètres, en direction des pneus, convaincu que le véhicule menaçait la vie de ses collègues. Il a insisté sur le fait qu’il ne voulait pas toucher le conducteur.
Un instructeur en armement de la police a également témoigné, précisant que les agents ne reçoivent aucune formation pour tirer depuis une moto. Il a évalué les chances de toucher une cible dans ces conditions à seulement 4 %.
Pendant tout le procès, les juré.e.s n’ont pas posé de questions. L’émotion a été vive lorsque la famille de Kostas Fragoulis a pris la parole pour s’adresser directement au policier et lui demander d’être sincère. La scène n’a duré que quelques minutes avant que le calme ne revienne dans la salle.
L’accusé a décrit en détail le moment où il a fait feu, affirmant que le véhicule était passé très près des motards et semblait foncer délibérément sur eux. Il a expliqué qu’il avait perdu de vue la moto juste avant de tirer deux fois. Une fois le véhicule reparti, il dit avoir remercié Dieu que ses collègues soient sains et saufs. Il a ensuite raconté comment les policiers s’étaient mis à l’abri, criant au conducteur de sortir, sans savoir s’il était toujours à l’intérieur ou s’il avait été touché.
En conclusion de son témoignage, le policier a exprimé de profonds regrets, affirmant qu’il n’aurait jamais imaginé une telle issue. Il a également évoqué les menaces reçues par sa famille de la part des proches de la victime, déclarant les comprendre, tout en avertissant que ce genre de pression pouvait “faire perdre le contrôle à n’importe qui”. Il a reconnu que ce drame le poursuivrait toute sa vie.
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