
Une vidéo publiée par des étudiant.e.s de l’École d’architecture de l’Université polytechnique nationale d'Athènes (EMP) révèle une nouvelle fois le comportement profondément sexiste et choquant du recteur de l’établissement, Ioannis Chatzigeorgiou. « Il semblerait que ces dames souhaitent nous accompagner. Ce sont des escortes », a déclaré le recteur, provoquant l’indignation immédiate du syndicat étudiant. Celui-ci dénonce non seulement des propos offensants, mais aussi le reflet d’une culture misogyne qui cherche à dénigrer les femmes, en stigmatisant les travailleuses du sexe et en renforçant des stéréotypes sur leur métier. »
« Le recteur de l’EMP, Chatzigeorgiou, qualifie des étudiantes d’« escorts » dans la cour de l’université, alors qu’elles lui posaient des questions en le suivant », dénoncent les étudiant.e.s, soulignant le sexisme éhonté du recteur.
« Il semblerait que ces dames souhaitent nous accompagner. Ce sont des escortes »
Un recteur qui traite l’université publique comme sa propriété
Dans une autre vidéo, on peut voir Chatzigeorgiou adopter une attitude totalement inacceptable et paternaliste envers l’université lors d’une visite dans un espace d’étude et de rencontre des étudiant.e.s. D’un ton arrogant, il exige des noms en vue de poursuites disciplinaires et se présente en déclarant : « Je suis Ioannis Chatzigeorgiou, c’est moi le recteur de ce magasin. » Le syndicat étudiant s’insurge : « Toute la société devrait s’inquiéter qu’un recteur considère une université publique comme sa propriété. Mais le fait qu’il l’affirme sans aucun scrupule devrait provoquer un véritable tollé. »
Une série de propos incendiaires
Il s’agit du même recteur qui, lors de l’événement Researchers’ Night, avait qualifié des étudiant.e.s et des employé.e.s de l’université de « greffes incompatibles » à la suite de leur intervention au discours pour protester contre la collaboration de l’EMP avec l’État israélien en train de commettre un génocide en Palestine.
Dans un extrait vidéo, Chatzigeorgiou qualifie de « greffes incompatibles » les étudiant.e.s qui scandent des slogans en faveur de la Palestine et affirme que « l’université nous appartient, elle ne leur appartient pas ». Il a même fait appel à la police pour expulser les étudiant.e.s du campus, recevant ensuite les félicitations du ministre Adonis Georgiadis.
Enfin, Chatzigeorgiou avait tenté d’interdire une conférence organisée par les syndicats étudiants sur la catastrophe ferroviaire de Tempé, intitulée « L’affaire de Tempé et le rôle de l’EMP : La science au service de la vérité ou du profit ? ».
Les syndicats étudiants dénoncent cette censure, d’autant plus que le département d’ingénierie chimique de l’EMP a été chargé d’un rapport sur la cargaison du train impliqué dans l’accident.
« Le refus obstiné du rectorat d’autoriser cet événement dans l’enceinte de l’université soulève des questions. De quoi le recteur Chatzigeorgiou a-t-il peur ? Nous savons qu’il n’est pas un fervent défenseur du débat scientifique et de la liberté académique. Mais s’il n’a rien à cacher concernant cette catastrophe ferroviaire, pourquoi une conférence réunissant des experts et des universitaires le dérange-t-elle autant ? », s’interrogent les syndicats.
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