Dans son communiqué, le syndicat précise :
Alors que la situation aux urgences psychiatriques de l’ancien hôpital psychiatrique de l’Attique est étouffante car la plupart des gardes dépassent leur capacité (même celles des lits pliants), obligeant les patient.e.s à être transféré.e.s d’une unité psychiatrique à une autre, ou, dans le cas des admissions sous contrainte, à être renvoyés en détention faute de lits disponibles.
Personnel débordé et sous pression judiciaire
Pendant ce temps, les professionnel.le.s de santé (médecins, infirmier.e.s, psychologues) doivent affronter des obstacles supplémentaires qui n’ont rien à voir avec leurs fonctions médicales. Ils sont là pour examiner les patient.e.s en souffrance psychique et leur fournir les soins médicaux et pharmaceutiques nécessaires, mais se retrouvent menacé.e.s de poursuites judiciaires en raison du manque de lits dans le système de santé publique (ESY).
En même temps, ils et elles sont contraint.e.s d’accélérer les procédures d’admission, au détriment des patients, car il est impossible de réaliser des examens psychiatriques approfondis et sécurisés pour décider si une hospitalisation est nécessaire ou non.
Un hôpital psychiatrique détourné vers la médecine générale
Dans le même temps, sous les directives de la Direction des Services Médicaux et de la Régie Sanitaire, les Urgences Psychiatriques sont transformées en service de médecine générale, sans les infrastructures adaptées. Cette réorganisation met en danger aussi bien les patient.e.s que le personnel, et ralentit encore davantage l’examen psychiatrique, qui devrait être prioritaire dans une unité de santé mentale.
Les psychiatres, au lieu de se concentrer sur l’évaluation de la santé mentale des patient.e.s, doivent aussi réaliser des prélèvements sanguins et des électrocardiogrammes, alors même qu’une clinique de médecine générale existe dans l’ancien Hôpital Psychiatrique de l’Attique.
Un suivi cardiologique sur une application de messagerie instantanée
Le comble : la Direction des Services Médicaux et la Régie Sanitaire ont trouvé une solution au manque de cardiologues en demandant que les électrocardiogrammes soient envoyés via l’application Viber à un cardiologue extérieur. Or, cette unité hospitalière accueille quotidiennement environ 300 patient.e.s dans ses neuf cliniques psychiatriques et ses services pour maladies chroniques, et elle assure le suivi de 590 autres patient.e.s dans la communauté. Dans ces conditions, un suivi cardiologique régulier est tout simplement impossible, même en urgence, puisque tout se fait via une application de messagerie.
« Voilà la réforme du financement de la psychiatrie qu’ils mettent en place : la transformation d’un hôpital psychiatrique spécialisé en une unité des soins polyvalente, où même les professionnel.le.s de santé deviennent “polyvalents” ! La dégradation n’a pas de fin ! », dénonce le Syndicat Unifié des Travailleurs de l’Hôpital Psychiatrique de l’Attique.
Source : 902.gr
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