Reporters United a accusé des médias pro-gouvernementaux de briser la grève des journalistes et de propager de fausses informations concernant une décision de justice dans la deuxième poursuite intentée par Grigoris Dimitriadis, le neveu du Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis. Dimitriadis avait poursuivi Reporters United pour leur couverture du scandale lié à l’utilisation du logiciel espion Predator pour surveiller des citoyens grecs. En tant qu'ex-secrétaire général auprès du Premier ministre, Dimitriadis était responsable de la supervision du Service national de renseignement.

Selon Reporters United :

« La décision du Tribunal de grande instance d’Athènes concernant la deuxième poursuite de Dimitriadis (contre les journalistes d’Efsyn et Reporters United) a été rendue publique. Cette décision soutient notre enquête, à l’instar de celle d’octobre 2024, qui avait rejeté la première plainte du neveu du Premier ministre. »

Grigoris Dimitriadis, secrétaire général au bureau du Premier ministre, avait intenté une poursuite-bâillon contre les médias grecs Efsyn et Reporters United, réclamant des sommes astronomiques de la part des journalistes et des médias en raison d’un reportage le liant au scandale des écoutes téléphoniques et au logiciel espion Predator. En octobre, le tribunal avait rejeté toutes les accusations de Dimitriadis, confirmant que le reportage d’investigation n’était ni faux, ni diffamatoire.

Le 8 avril 2025, Reporters United a rapporté que des médias pro-gouvernementaux avaient rompu la grève des journalistes et fait de fausses déclarations concernant la décision dans la deuxième plainte. Des médias comme Proto Thema et Real News ont publié des articles identiques affirmant que le jugement du tribunal soutenait la position de Dimitriadis. Reporters United a également souligné que, le même jour, Dimitriadis avait publié sur les réseaux sociaux (sans mentionner le média), une déclaration disant : « Quand vous répandez de fausses informations, la facture finit toujours par arriver ». Cependant, Reporters United insiste sur le fait que la situation est totalement différente.

Reporters United précise que la décision de justice a rejeté intégralement la deuxième plainte de Dimitriadis, qui concernait la révélation de l’utilisation de son numéro de téléphone pour cibler 11 personnes avec le logiciel espion Predator. Parmi ces personnes figuraient le chef de la police grecque et le procureur du Service national de renseignement.

La décision précise que les journalistes en question ont clairement expliqué, “à plusieurs reprises”, comment 11 messages avaient été envoyés depuis le numéro de téléphone de Dimitriadis, ne laissant ainsi aucun doute pour les lecteur.rice.s. L’enquête faisait explicitement référence aux conclusions du rapport de l’Autorité de protection des données sur le scandale des écoutes.

De plus, le tribunal a rejeté la plainte contre les journalistes de Reporters United (Nikolaos Leontopoulos, Thodoris Chondrogiannos, Christoforos Kasdaglis) et le journaliste d’Efsyn, Dimitris Terzis, condamnant Dimitriadis à payer des frais juridiques de 4 750 €. Le tribunal n’a trouvé aucune anomalie dans les milliers de mots des rapports d’enquête de Reporters United et d’Efsyn concernant Dimitriadis et les écoutes. Cependant, il a estimé qu’un titre d’Efsyn dans l’un des articles contestés (“La nouvelle action en justice de Grigoris Dimitriadis contre l’enquête sur les écoutes”) constituait simplement de la diffamation.

Il est important de noter que le tribunal n’a trouvé aucun problème avec l’enquête internationale Predator Files, que Reporters United, en collaboration avec des médias de renom tels que Mediapart et DER SPIEGEL, a utilisée pour documenter comment le numéro de téléphone du neveu du Premier ministre avait été utilisé pour envoyer le logiciel espion Predator à des cibles de surveillance.

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