Le Conseil national de la radiotélévision (ESR) a infligé une amende de 90 000 euros à Alter Ego Media, la société mère de Mega, suite à une plainte déposée par Grigoris Dimitriadis, l'ancien secrétaire général du Premier ministre. La plainte concerne un reportage diffusé par la chaîne sur le scandale des écoutes téléphoniques et l’implication de Dimitriadis.

L’affaire a été portée devant l’ESR après que Dimitriadis, qui a été démis de ses fonctions suite aux révélations du scandale, a déposé plusieurs recours. Il a été licencié le même jour que le départ du directeur de l’Agence nationale de renseignement de Grèce (EYP), Panagiotis Kontoleon.

Dans sa décision de 86 pages, l’ESR a estimé que Mega TV avait enfreint à plusieurs reprises les règles sur le respect de l’intégrité des personnes citées dans ses émissions. Dimitriadis avait également porté plainte à l’occasion de six autres émissions, mais l’ESR a décidé d’absoudre Mega, soit à l’unanimité, soit à la majorité.

Mega a réagi en affirmant que cette amende représentait une atteinte portée à la liberté de la presse et une tentative d’entraver l’investigation journalistique. La chaîne a souligné qu’elle avait couvert dès le début le scandale des écoutes téléphoniques, un sujet d’une grande importance qui a attiré l’attention des médias nationaux et internationaux, tels que Politiko, Le Soir, Reporters United et Spiegel, et qui a eu un impact sur la vie politique du pays.

La chaîne a également critiqué la décision de l’ESR, affirmant qu’elle avait été prise par la nouvelle composition du conseil, qui, selon des sources politiques et juridiques, a été nommée par la Conférence des présidents du Parlement sans respecter la majorité constitutionnelle requise. Le processus de sélection a impliqué 16 voix sur 27, soit une voix de moins que la majorité constitutionnelle des 3/5.

Il convient de rappeler qu’en 2022, la Coalition contre les poursuites-bâillons (SLAPP) avait inclus Grigoris Dimitriadis dans sa liste finale pour le prix du « Politicien SLAPP de l’année » après ses actions en justice contre Reporters United, EfSyn, le journaliste Thanasis Koukas et d’autres, afin de faire taire des reportages qu’il considérait indésirables.

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