L’ex-ministre adjoint au Premier ministre, Christos Triantopoulos, devrait soumettre aujourd’hui, vendredi, un témoignage écrit devant la commission d’enquête préliminaire du Parlement concernant l’affaire présumée de dissimulation de la scène de crime à Tempé.

Ce témoignage devrait marquer la fin des travaux de la commission, car la séance inclura le vote sur sa demande de contourner l’enquête de la commission pour être renvoyé directement devant le conseil judiciaire.

Rappelons que l’ex-ministre est accusé par l’association des familles des victimes de Tempé et par l’opposition d’avoir été impliqué dans la dissimulation présumée de la scène de crime de la catastrophe ferroviaire de Tempé. Triantopoulos a demandé un renvoi immédiat devant le Conseil judiciaire afin que ce dernier décide s’il doit être jugé devant une cour spéciale.

« Bien que cela puisse paraître paradoxal au premier abord, mon souhait est d’être jugé par les juridictions ordinaires, conformément à la Constitution et à la législation sur la responsabilité des ministres. Je suis convaincu que c’est la meilleure solution, car les procureurs et les juges jouissent d’une indépendance et d’une impartialité garanties, tout en apportant à la procédure leur expertise et leur autorité », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.

L’opposition accuse la majorité gouvernementale de protéger le Premier ministre en choisissant de clore les travaux de la commission. De son côté, le parti de la Nouvelle Démocratie (ND) soutient que le renvoi direct de Triantopoulos devant le conseil judiciaire est conforme à la Constitution. Le Premier ministre Mitsotakis a même qualifié la décision de Triantopoulos de « geste audacieux sans précédent dans l’histoire moderne », affirmant qu’« il agit exactement comme nous l’avions demandé. »

L’expert en droit constitutionnel Xenophon Kontiadis a commenté l’importance des travaux de la commission d’enquête parlementaire, expliquant que ses conclusions détermineront si d’autres personnes devront également être poursuivies et quelles seront les charges exactes retenues. Il a souligné la complexité procédurale, notant que si l’infraction devait être qualifiée de délit pénal par le Conseil judiciaire, le dossier devrait d’abord être renvoyé au Parlement — une question cruciale, compte tenu du retard de cinq ans pris par le gouvernement pour modifier le délai de prescription en vertu de la loi sur la responsabilité ministérielle.

Si la position de la majorité l’emporte, les partis politiques disposeront d’environ dix jours pour rédiger leurs conclusions, tandis que le rapport final sera soumis à la plénière dans la première quinzaine d’avril pour un vote final.

Le rapport devrait recommander des poursuites pour manquement au devoir. S’il est approuvé par au moins 151 députés, Triantopoulos sera directement renvoyé devant le Conseil judiciaire, contournant ainsi la commission d’enquête parlementaire. Le panel de cinq membres du Conseil judiciaire sera sélectionné par tirage au sort.

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