Trois policiers condamnés à deux ans de prison avec sursis pour avoir brutalement agressé Vasilis Maggos

Il est rappelé que la décision du Conseil du tribunal correctionnel est en attente, et devrait confirmer la proposition de la procureure, afin que les six policiers impliqués soient jugés pour crimes devant la Cour d’appel de Larissa. En sortant de la salle d’audience, Yiannis Maggos a crié : « Les tortionnaires sont donc coupables ! »
Les trois policiers ont été condamnés à deux ans de prison avec sursis pour coups et blessures aggravés envers Vasilis Maggos, par le tribunal correctionnel de Volos.
La procureure a rejeté l’atténuation sur la base de mobile honorable et a reconnu celle d’une conduite antérieure irréprochable. Concernant la peine, elle a proposé une peine de 10 mois de prison pour le premier et le deuxième policier et 8 mois pour le troisième.
Le tribunal a décidé d’une peine de deux ans de prison pour chaque policier, avec un sursis de trois ans.
Une arrestation violente loin d’être un cas isolé
La procureure, lors de sa plaidoirie dans la salle d’audience, a évoqué les manifestations contre l’incinération des déchets par l’usine Lafarge à Volos, en soulignant qu’il y avait eu des incidents et des arrestations. La victime, un jeune homme de 26-27 ans, était connue pour son engagement social et sa participation à de nombreuses manifestations, ce qui l’avait rendu également connu des forces de l’ordre.
Elle a également souligné que l’incident de l’arrestation violente n’était pas un cas isolé, puisque des incidents similaires se sont produits lors des manifestations, telles que celles commémorant l’anniversaire de la révolte de l’École Polytechnique. Elle a insisté sur le fait que l’image de policiers passant à tabac un citoyen à terre est honteuse pour la police et a exprimé l’espoir que les accusés regrettent leur acte.
Selon la description, la victime était déjà tombé par terre, les mains en position défensive, lorsque les policiers ont continué à le frapper à la poitrine et à l’abdomen. La procureure a noté que, étant donné que la victime n’était pas dans un état d’agressivité extrême, 15 secondes auraient suffi pour l’immobiliser sans recourir à la matraque, qui est considérée comme un dernier recours.
Elle a conclu que les policiers auraient pu l’immobiliser sans usage excessif de la force, car ils avaient la formation et la force physique nécessaires. Il a rejeté l’affirmation selon laquelle la victime représentait un danger, étant donné qu’elle ne portait pas d’arme et qu’elle se trouvait déjà au sol.
Des violences injustifiables : la procureure requiert la condamnation
En ce qui concerne l’aspect juridique, la procureure a soutenu que l’accusation de coups et blessures aggravés était justifiée, les fractures aux côtes constituant une preuve évidente de telles violences. Concernant l’instrument utilisé, elle a précisé que, bien qu’il ait été qualifié de « matériau souple », il s’agit en réalité d’une arme destinée à être utilisée lorsque des moyens plus modérés échouent. Bien que le témoin oculaire avec en sa qualité de formateur ait affirmé qu’il ne provoque qu’une sensation de brûlure, les images vidéo et le simple bon sens démontrent qu’il peut entraîner des blessures sérieuses.
Elle a conclu qu’en l’espèce, les conditions requises pour qualifier les faits de violences ayant entraîné des blessures graves étaient réunies, les coups ayant été portés illégalement à l’abdomen, où se trouvent des organes vitaux, rendant le risque de dommages sévères presque certain.
En ce qui concerne l’accusation de torture lors du transfert et la détention de Vassilis Maggos, elle a indiqué ne pas vouloir s’étendre sur le sujet en raison d’une procédure judiciaire encore en cours.
S’agissant des constatations médico-légales, la procureure a souligné que la confirmation des infiltrations hémorragiques était importante, mais que l’évidence des violences visibles sur la vidéo l’était tout autant. Ces faits ne sauraient être remis en question par des hypothèses selon lesquelles la victime aurait pu subir un accident antérieur qui expliquerait sa faiblesse physique. Si tel avait été le cas, cela aurait été connu, compte tenu de la médiatisation de l’affaire.
La procureure a conclu que les accusés avaient mal évalué la situation, probablement influencés par la tension psychologique d’événements récents. Ils ont agi de manière inacceptable au regard de leurs fonctions, sans discernement ni retenue, allant jusqu’à frapper un citoyen par terre, à trois contre un. Elle a requis leur condamnation, estimant que l’infraction était pleinement établie tant sur le plan subjectif qu’objectif, tout en suggérant la reconnaissance de la circonstance atténuante d’une conduite antérieure irréprochable.
À l’annonce de ces réquisitions, la famille de Vasilis Maggos a quitté la salle d’audience en signe de protestation, soulignant l’absurdité d’un procès dans lequel l’accusation avait été exclue et où leur droit à participer en tant que parties civiles leur avait été refusé.
Tout au long du procès, des slogans de soutien retentissaient à l’extérieur du tribunal, parvenant jusqu’à la salle d’audience.
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