
Lundi 19 mai, un huissier de justice a procédé à l’expulsion d’une famille à Sepolia, dont l’enfant présente un handicap reconnu à 67 %. Le père, confronté à des difficultés financières liées à la crise, n’avait pas pu régler certaines échéances. Cette décision insensible a déclenché une vive réaction de la part des habitant.e.s du quartier ainsi que de plusieurs associations solidaires, qui ont rapidement organisé une manifestation de quartier.
Ce sont les voisin.e.s qui ont été les premieres à exprimer leur colère dès qu’ils ont appris l’expulsion. En quelques heures, une foule importante s’est rassemblée à Sepolia, scandant des slogans contre cette décision et affirmant le droit au logment pour tout le monde.
Les habitant.e.s insistent sur le fait que ce n’est pas seulement l’enfant qui est handicapé, mais aussi le père, dont le taux de handicap atteint également 67 %. Après des décennies passées à travailler dans l’industrie de l’impression, exposé à des conditions physiquement éprouvantes, avec plus de 10 000 jours cotisés dans des métiers pénibles, sa santé s’est gravement détériorée.
Une mobilisation unie pour la justice
La protestation a eu lieu à 19 heures, avec la participation de l’association locale « Anagenisi », de la Fédération des Femmes de Grèce et de nombreux habitant.e.s du quartier. Les manifestant.e.s ont scandé : « Honte, l’Histoire jugera ceux qui expulsent des enfants handicapés », affirmant leur détermination à poursuivre leur combat pour cette famille.
« La scène ce matin était bouleversante : un enfant handicapé contraint de quitter son domicile, debout sur le trottoir, avec juste quelques valises et sacs contenant tous ses biens. Cette mobilisation massive a montré la force de la révolte de nos quartiers, à Sepolia et Thymarakia. Cette expulsion brutale a eu lieu aux premières heures du jour, révélant la cruauté et la lâcheté du gouvernement. Ce n’est qu’en usant de forces répressives à l’aube qu’ils parviennent à imposer de telles politiques honteuses », dénonce Theodosis Benatos, président de l’association d’Anagenisi.
« Ils ont expulsé une famille pauvre – nos voisins – avec un enfant, Spyros, atteint d’un handicap à 67 %, parce que son père n’a pas pu régler certaines échéances en pleine crise. Leur maison a été vendue aux enchères sans qu’ils en soient informés, alors que les ministres du gouvernement connaissaient leur situation par notre intermédiaire et auraient pu intervenir. Mais ils ont choisi de ne rien faire. Voilà le résultat implacable de leurs politiques », conclut Benatos.
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