La condamnation de trois policiers pour le passage à tabac de Vasilis Maggos, succombé à ses blessures un mois plus tard, marque un tournant dans la lutte contre l'impunité policière, selon son père, Yiannis Maggos. Dans une déclaration après le verdict du tribunal correctionnel de Volos, il a souligné que ce jugement, il a souligné que le jugement ne se contentait pas de tenir les policiers responsables, mais qu'il annonçait également un tournant dans l'acceptation de la brutalité policière par la justice.

« La décision du tribunal a ébranlé la protection judiciaire de la violence policière et de l’arbitraire. Elle a accompli ce qui semblait autrefois impossible : condamner des policiers pour avoir frappé un citoyen. Cette décision reflète également l’exigence de justice portée par la société », a-t-il déclaré.

Le tribunal a déclaré coupables les policiers Theofanis Bakoyannis, Ioannis Skrimpas et Stylianos-Rafael Balamotis de coups et blessures aggravés, suite à l’agression violente de Vasilis Maggos le 14 juin 2020, devant le tribunal de Volos. Chacun a été condamné à deux ans de prison avec sursis, et leur service est désormais exposé pour ses actes illégaux.

Yiannis Maggos a noté que bien que ce jugement représente un progrès, il est arrivé seulement après une forte pression publique : « Dès le début, l’affaire a été enterrée, minimisée judiciairement et envoyée devant un tribunal à juge unique – une décision que j’ai immédiatement dénoncée, avec la Coordination des Collectifs, entre autres. Mais l’ampleur de la mobilisation à travers la Grèce a porté ses fruits. »

« Le tollé général et l’activisme sans relâche ont conduit à la réouverture du dossier et à une mise à jour des charges. Le Conseil du tribunal correctionnel de Volos devrait désormais approuver la proposition de l’accusation visant à requalifier les charges contre six policiers en crimes. »

Au-delà de la bataille judiciaire, Maggos a insisté sur la dimension politique de l’affaire :

« La principale raison pour laquelle Vasilis a été frappé et torturé, était sa participation aux manifestations contre l’incinération des déchets par Lafarge. Il a exprimé ses opinions publiquement comme il l’a fait dans sa plainte contre les policiers qui l’ont agressé. C’était son activisme politique en général. »

Il a souligné que la mobilisation autour de l’affaire avait fait de Vasilis un symbole de résistance : « La société a adopté Vasilis comme l’un des siens. Et cela, en soi, est une forme de justice – une justice sociale et politique. Ces derniers jours, nous avons été témoins de la force brute de la solidarité qui a déferlé à travers le pays comme un torrent en furie exigeant des comptes. »

Maggos a également dénoncé les dissimulations systématiques qui suivent les cas de violences policières, les reliant à un schéma plus large d’abus de l’État :

« À travers notre lutte pour Vasilis et pour toutes les victimes d’injustice, nous exposons non seulement la brutalité policière, mais aussi la profonde corruption du système. Nous dévoilons le rôle obscur des multinationales comme Lafarge et des responsables qui les protègent. Les dissimulations sont un dénominateur commun dans chaque affaire – de Tempe à Pylos, de Nikos Sampanis à Zak Kostopoulos et Kostis Manioudakis. »

Il a souligné que la lutte pour la justice ne se limite pas aux tribunaux, mais qu’elle est profondément politique :

« La lutte pour Vasilis s’inscrit dans la longue tradition de résistance populaire en Grèce – de la Résistance nationale et de la guerre civile à la lutte contre la dictature. Nous gardons notre tête haute, regardant l’histoire droit dans les yeux. Nous nous battons pour chaque victime innocente. Nous nous battons pour une société juste et égale. La lutte continue. »

Il est rappelé que le lundi 3 février, les trois policiers accusés de la violente agression dont Vasilis Maggos a été victime ont été déclarés coupables. En quittant la salle d’audience, Yiannis Maggos s’est tourné vers la foule et a déclaré : « Les tortionnaires sont donc coupables ! »

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