Quelques jours plus tôt, dans le sillage d’un concert de soutien à la Palestine organisé sur la colline de Strefi, suivi d’affrontements, le ministre avait tenu les propos suivants :

« Rien ne justifie l’organisation de concerts dans un quartier aussi densément peuplé, surtout si certains s’en servent comme tremplin pour provoquer des violences. On ne peut pas permettre à deux ou trois mille personnes de se réunir dans une zone déjà sous pression, que ce soit pour la Palestine ou pour toute autre cause. Qu’elles aillent ailleurs. »

Face au tollé, Chrysochoïdis revient sur ses déclarations. Invité sur Action24, il a précisé que l’interdiction ne concernait qu’un événement en particulier :

« Il y a une fête prévue dans deux jours pour célébrer l’occupation d’un ancien kiosque municipal, qu’on prévoit de louer à un privé. C’est un bien public occupé illégalement. Des fêtes s’y organisent sans autorisation, on y apporte de l’alcool – je ne sais même pas quoi exactement. On ne peut pas laisser faire. »

Des propos qui vont bien au-delà d’une simple critique logistique, puisqu’ils jettent l’opprobre à la fois sur les pratiques festives d’une partie des jeunes, mais aussi sur leur engagement politique.

Le lieu en question, selon le ministre, a vocation à être confié à un exploitant privé, conformément à une décision du conseil municipal. Ce cadrage très ciblé revient de fait à stigmatiser les militants occupant Exostrefis, mais aussi les habitants du quartier mobilisés à travers l’Assemblée ouverte pour la défense de la colline Strefi, qui s’opposent depuis des mois à la privatisation de cet espace vert.

Au-delà des mots, la déclaration de Chrysochoïdis est perçue comme un signal annonciateur d’une intervention policière imminente. Des événements sont en effet programmés au squat « Exostrefis » les samedi 26 et dimanche 27 avril.

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