« Nous adressons nos condoléances aux familles des sept personnes originaires d’Afghanistan qui se sont noyées au large de Lesbos. Elles sont victimes de la même politique raciste des frontières fermées : l’approche ‘Forteresse Europe’ soutenue par l’UE et le gouvernement grec de la Nouvelle Démocratie. La nomination de T. Kontizas à la tête de la garde côtière hellénique, alors même que le rapport de l'Ombudsman grec demandait sa mise en cause suite au naufrage meurtrier de Pylos, montre jusqu’où les autorités sont prêtes à aller pour dissimuler leurs crimes. Cette nomination a en réalité donné aux gardes-frontières le feu vert pour renforcer leurs méthodes brutales en mer Égée », déclare le Mouvement Unifié Contre le Racisme et la Menace Fasciste (KEERFA).

Communiqué de KEERFA :

« En décembre 2024, à Rhodes, un navire de la Garde côtière grecque a percuté un bateau de réfugiés, les déchiquetant et tuant plusieurs personnes à bord. Récemment, au large de Lesbos, un autre bateau a perdu son plancher en bois lors d’une opération de la Garde côtière, probablement à cause de l’utilisation de longues perches, une méthode déjà observée dans des incidents similaires par le passé.

Voici les rares détails qui ont réussi à filtrer, malgré le “mur du silence” imposé par la Garde côtière grecque, qui empêche les journalistes de contacter les survivants.

Pendant ce temps, une trentaine d’ambassadeurs de l’UE et de responsables locaux ont observé une minute de silence en mémoire des victimes ; un geste qui a vite semblé vide de sens, puisque quelques instants plus tard, ils reprenaient leurs festivités gastronomiques, entre musique et rires, comme si la tragédie qui se déroulait à quelques kilomètres n’avait aucune importance.

Pendant ce temps, la Garde côtière a attendu plusieurs heures avant de signaler l’incident. Les survivants ont été transférés précipitamment au Centre d’accueil et d’identification plutôt qu’à l’hôpital public, où les soins médicaux sont bien meilleurs. Certains n’ont reçu quasiment aucune attention médicale, et aucun soutien psychologique n’a été apporté, malgré des traumatismes évidents. Parmi eux, un homme, qui a perdu sa femme et son enfant et dont l’autre enfant est toujours porté disparu, a été accusé par les autorités de trafic de migrants.

Certains survivants souffrent de brûlures dues à des fuites de carburant moteur à l’intérieur du bateau. Les circonstances restent floues.

Nous exigeons que le Centre de travail de Lesbos et le Syndicat des Médecins puissent accéder immédiatement aux survivants. Ils ont un besoin urgent de soins médicaux et de soutien psychologique.

Nous refusons de laisser ce même gouvernement, qui a dissimilé les responsabilités pour les catastrophes meurtrières de Tempé et Pylos, étouffer une fois de plus la vérité. Ces morts sont le résultat de politiques de contrôle des frontières de plus en plus violentes et racistes, orchestrées par des responsables comme Voridis, Kikilias et Chrysochoidis, qui mènent une répression de plus en plus brutale et meurtrière contre les réfugiés et les migrants.

Nous ne resterons pas silencieux. Nous serons aux côtés des persécutés et des déplacés.

Nous appelons à une manifestation devant le Tribunal Maritime de Pirée (Naftodikeio) le mardi 15 avril à 18h, place Korai, ainsi qu’à participer à l’assemblée générale dimanche 13 avril à 18h au Romantso.

Mettons fin aux meurtres racistes aux frontières !

KEERFA – Mouvement Unifié Contre le Racisme et la Menace Fasciste

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