Le gouvernement grec fait face à une motion de censure ce soir, en plein cœur des manifestations

Ce soir, vendredi 7 mars, le Parlement grec tiendra un vote de censure contre le gouvernement, suite à une motion déposée par le PASOK-KINAL, le SYRIZA, la Nouvelle Gauche, le Cap sur la Liberté et neuf député.e.s indépendant.e.s. Le débat se terminera par des discours du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis et des leaders de l’opposition avant le scrutin. Parallèlement, des manifestations massives sont prévues tout au long de la journée et de la soirée à travers la Grèce.
Le dernier tour de débats a débuté ce matin à 9h00, avec des interventions des député.e.s et des représentant.e.s des partis. Ensuite, les leaders des partis prendront la parole, et le Premier ministre prononcera ses dernières remarques. Ensuite, les leaders des partis prendront la parole, suivis par les dernières interventions du Premier ministre. Le scrutin est prévu pour 21h00 et se déroulera par voie électronique. Pour être adoptée, la motion de censure doit recueillir la majorité absolue des député.e.s, soit 151 votes.
Vives tensions autour d’un courrier électronique divulgué

Lors de son premier discours hier dans le cadre du débat sur la motion de censure, Nikos Androulakis, le leader de PASOK-KINAL, a critiqué le gouvernement après la divulgation d’un courriel électronique dans le journal ESTIA concernant Christos Triantopoulos. L’ancien ministre adjoint auprès du Premier ministre aurait envoyé ce message juste après la tragédie ferroviaire de Tempé. Le courrier aurait donné des instructions aux autorités régionales pour évaluer les coûts et accélérer le financement du remblayage du site du drame.
Androulakis a accusé le gouvernement de mentir face à des éléments de preuve irréfutables et de ne pas prendre en compte les milliers de voix qui se sont élevées contre lui. Il a ajouté :
« Vous avez menti alors, et vous mentez encore maintenant, même après ce qui s’est passé ces dernières semaines. »
Il a également appelé le Premier ministre à présenter le courrier en question en séance publique.
« Nous lutterons pour mettre fin à ce gouvernement afin qu’une véritable équipe prenne les rênes du pays », a-t-il ajouté.
Réponse du gouvernement : « Chaque vote contre nous nuit à la justice »
La ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Niki Kerameus, a rejeté la motion de cencure comme une tentative de “contourner et saper la justice” et a mis en doute les progrès réalisés par la Grèce.
De son côté, le ministre de la Protection des citoyens, Michalis Chrysochoidis, a défendu la réponse de la police lors des manifestations massives du 5 mars, attribuant la violence à des “voyous, des criminels et des anarchistes”. Il a accusé les manifestants de diffuser de la désinformation, notamment en utilisant de vieilles vidéos ou des images venant de l’étranger pour dresser un portrait trompeur d’une police grecque impitoyable.
« Pourquoi est-ce que la police provoquerait-elle la violence ? Juste pour satisfaire les complotistes ? Ce genre de d’infox se propage par des bots et de la propagande en ligne », a-t-il déclaré, ajoutant que toute accusation devrait être examinée par la justice.
Les députés de l’opposition ont critiqué la gestion des manifestations par le gouvernement. Nikos Karathanasopoulos, du Parti communiste grec, a accusé la police d’avoir délibérément piégé les manifestant.e.s sur la place Syntagma avant d’utiliser des gaz lacrymogènes.
Le député de la Nouvelle Gauche, Nasos Iliopoulos, a ajouté :
« L’expression ‘aspergez-les pour qu’ils partent’—ça vous dit quelque chose ? Pour vous, les manifestants ne sont rien de plus que des nuisibles. »
Les manifestations pour Tempé continuent

De nouvelles manifestations sont prévues pour vendredi 7 mars pour exiger des comptes sur la catastrophe ferroviaire de Tempé. À midi, des rassemblements auront lieu à Athènes et à Thessalonique soutenus par des syndicats étudiants, des enseignant.e.s et des universitaires.
En début de soirée, un deuxième tour de manifestations aura lieu à 19h, avec des syndicats et des organisations de travailleur.euse.s appellant à se rassembler à Syntagma, devant le Parlement, pendant le vote de la motion de censure. Les manifestant.e.s réclament une prise de responsabilité politique et pénale et dénoncent ce qui est considéré comme une tentative de dissimulation de la part du gouvernement.
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