Le Président de l’EODASAAM demande le retrait des références à la “boule de feu” dans le rapport sur le drame ferroviaire de Tempé

Christos Papadimitriou, le président de l'EODASAAM (Agence hellénique d'enquête sur la sécurité aérienne et ferroviaire), a annoncé que l'organisation retirera toutes les références à la "boule de feu" de son rapport sur la catastrophe ferroviaire de Tempé. Papadimitriou, qui fait partie des experts ayant contribué à l'élaboration et à la présentation du rapport, a expliqué que cette décision faisait suite à des discussions internes.
Désaccord sur la publication du rapport
Papadimitriou a révélé qu’il avait initialement demandé que le rapport ne soit pas publié avant la finalisation de l’étude correspondante de l’Université de Lausanne. Cependant, Bart Accou, membre du Comité d’Enquête de l’EODASAAM et haut responsable de l’Agence de l’UE pour les chemins de fer, a insisté pour que le rapport soit publié. Selon Papadimitriou, Accou aurait menacé de tenir une conférence de presse accusant l’agence grecque d’entraver les efforts de l’agence européenne.
Inquiétudes concernant la précision scientifique
Papadimitriou a exprimé des inquiétudes concernant l’influence des discussions informelles avec des experts de l’Université de Gand, qui, tout comme l’Université de Pise, s’est distancée du rapport de l’EODASAAM. Les deux universités ont soulevé des objections quant à la manière dont les données ont été présentées. De plus, l’Université de Pise a formellement demandé que certaines sections du rapport soient retirées, arguant qu’il n’y avait eu aucun accord entre l’institution et le comité.
Clarifications de l’Université de Gand
George Maragos, chercheur à l’Université de Gand, a clarifié que les experts de l’université n’avaient jamais été impliqués dans l’enquête sur le drame ferroviaire et n’avaient effectué aucune simulation pour l’EODASAAM. Leur rôle s’est limité à fournir des avis scientifiques sur trois simulations préliminaires envoyées par M. Lakafosis, auxquelles ils étaient en désaccord. Maragos a précisé que l’université s’opposait à l’inclusion de son nom dans le rapport en raison de la mauvaise représentation de leurs contributions.
L’Université de Pise prend position
Vendredi, un courriel du professeur Gabriel Landucci de l’Université de Pise a été partagé avec les membres du Comité d’Enquête et Papadimitriou. Dans ce courriel, Landucci a demandé le retrait de toute référence à l’université dans le rapport, affirmant qu’il n’y avait eu aucun accord entre l’institution et le comité. Le courriel a également précisé qu’une communication antérieure entre Landucci et Bart Accou était privée et n’avait rien à voir avec les spécificités de l’incident de Tempé.
Le rapport de l’EODASAAM toujours défendu
Papadimitriou a défendu le rapport, le qualifiant de travail scientifique complet incluant 17 recommandations en matière de sécurité. Il a toutefois reconnu qu’un élément, la « boule de feu », demeurait sans réponse. Il a également mentionné avoir reçu des menaces, mais a souligné son engagement à mener l’enquête jusqu’au bout.
Lakafosis remet en question les allégations de l’Université de Gand
Kostas Lakafosis, expert technique assigné par les familles des victimes de Tempé, a rejeté les allégations de conflit avec l’Université de Gand, soulignant qu’aucune déclaration officielle n’avait été faite par l’université ou ses chercheurs. Il a décrit les informations concernant un désaccord comme des titres médiatiques exagérés.
L’expert technique Dedes critique les conclusions de l’EODASAAM
Le changement de position de l’EODASAAM, en particulier concernant la théorie de la boule de feu, a ravivé le débat public. L’expert en médecine légale Anastasios Dedes, qui a suggéré que les huiles de silicone pourraient avoir joué un rôle dans la formation de la boule de feu, a fortement critiqué les conclusions de l’EODASAAM, qui seraient « sans fondement » et non étayées par des preuves.
Dedes a soutenu que sans preuves solides, toute théorie concernant des matériaux inflammables ne pouvait être prise au sérieux. Il a fait référence au rapport du Laboratoire Général de Chimie de l’État, qui montre que les huiles de silicone, lorsqu’elles sont exposées à des étincelles électriques, produisent des gaz hautement inflammables tels que l’hydrogène, le méthane et l’acétylène.
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