POLITICO : Face aux refoulements de migrant.e.s, Frontex menace de suspendre son financement à la Grèce

Un reportage de Politico révèle que la Grèce pourrait perdre des financements de la part de Frontex, l'agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, alors qu’elle enquête sur 12 enquêtes ouverts concernant de possibles violations des droits de l'homme des migrant.e.s aux frontières grecques. Ces dossiers représentent le plus grand nombre d’enquêtes en cours dans l’UE pour un seul pays. La majorité de ces enquêtes concerne des allégations de refoulements forcés, ou « pushbacks », de milliers de migrant.e.s par les autorités grecques, tant sur terre qu’en mer. Les « pushbacks » sont considérés comme illégaux en vertu de la Convention des Nations Unies relative au statut des réfugiés et du droit international.
Selon Politico, Frontex a annoncé qu’elle soumettrait des recommandations spécifiques à la Grèce, avertissant que des répercussions pourraient en découler si ces suggestions sont ignorées.
« En janvier 2025, la Cour européenne des droits de l’homme a condamné les autorités grecques pour avoir mené des refoulements systématiques de migrants, violant ainsi les droits humains. L’UE a déjà demandé à la Grèce d’enquêter sur des allégations de migrants abandonnés en mer et d’expulsions forcées. »
Le reportage de Politico revient aussi sur le tragique naufrage de Pylos en 2023, lorsque des centaines de migrant.e.s ont perdu la vie après le chavirement d’un bateau de pêche alors qu’ils et elles tentaient de rejoindre l’Europe depuis la Libye. Après l’incident, l’Ombudsman grec, Andreas Pottakis, a lancé une enquête indépendante après que la garde côtière grecque a explicitement refusé d’enquêter elle-même. Cette enquête indépendante a recommandé des sanctions disciplinaires contre huit garde-côtes impliqués dans l’incident.
Politico souligne également la normalisation des politiques anti-migrants en Grèce, avec le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis ayant récemment nommé le député Makis Voridis, connu pour sa rhétorique d’extrême droite enflammée contre l’immigration, au poste de ministre de la Migration. Le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a lui-même affirmé lors d’une réunion des dirigeants européens en mars que la Grèce serait à la tête des efforts de l’UE pour renforcer le renvoi de migrant.e.s.
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