Tensions politiques autour de la catastrophe de Tempé

Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, lors du Thessaloniki Summit 2025, a accusé l’opposition d’adopter une rhétorique toxique visant à déstabiliser la scène politique.

« Ce n’est pas seulement de la polarisation ; c’est une toxicité vulgaire à part entière. L’objectif est de souiller la vie politique dans la boue et de créer de l’instabilité. »

Il a dénoncé les accusations portées contre son gouvernement, déclarant : « J’ai entendu beaucoup de mensonges dans ma carrière politique, mais aujourd’hui, on nous traite même de meurtriers. Ça suffit avec ces calomnies ! »
Il a insisté sur le fait que son gouvernement avait été élu pour un mandat de quatre ans et qu’il irait jusqu’en 2027.

L’opposition, menée par le PASOK et SYRIZA, a vivement réagi. Nikos Androulakis, chef du PASOK, a rejeté les craintes de Mitsotakis sur une prétendue instabilité politique, affirmant qu’il s’agissait d’un prétexte systématique dès que son pouvoir était menacé. De son côté, SYRIZA a accusé le Premier ministre de se faire passer pour une victime alors qu’il serait responsable d’un vaste dissimulation des échecs gouvernementaux.

Le gouvernement se défend face aux accusations de dissimulation

Les responsables gouvernementaux ont nié toute tentative d’étouffer l’affaire de Tempé et ont accusé l’opposition d’exploiter politiquement la tragédie. Le ministre Adonis Georgiadis a minimisé le poids de l’opinion publique dans l’établissement de la vérité, affirmant : « Il n’y a aucune dissimulation ; je ne suis ni un meurtrier ni un contrebandier. »

Le ministre de la Justice, Giorgos Floridis, a averti que la rhétorique toxique de l’opposition risquait non seulement d’entraîner une instabilité politique, mais aussi de saper la confiance des citoyens envers les institutions. Il a ajouté : « La justice est rendue par le système judiciaire, et non par des tribunaux populaires ou des trolls en ligne. »

L’opposition exige des comptes

Les partis d’opposition sont restés fermes sur leur position. SYRIZA a accusé le gouvernement d’affaiblir délibérément l’État de droit, tandis que Nikos Androulakis du PASOK a insisté sur l’importance d’une justice indépendante pour garantir l’égalité de tous devant la loi.

Le député de SYRIZA, Sokratis Famellos, a accusé le gouvernement de manipuler le récit autour de la tragédie : « Ils ont déformé mes propos parce qu’ils craignaient ce que j’avais réellement dit. Ce gouvernement redoute deux choses : les sondages et les citoyens. Il a peur car 80 % des citoyens le jugent responsable d’une dissimulation. »

Le parti de la Nouvelle Gauche a repondu avec vigeur :

« Nous suggérons au Premier ministre et à ses ministres d’arrêter de pointer du doigt et d’abandonner leur rengaine du “ça suffit avec cette indignité” et leurs affirmations absurdes sur un prétendu complot de déstabilisation. »

De son côté, le député du Parti communiste grec (KKE), Nikos Abatielos, a estimé que le gouvernement était sous pression face à la mobilisation populaire, tandis que Kyriakos Velopoulos, leader de la Solution Grecque, a accusé Mitsotakis de chercher à fuir ses responsabilités dans cette tragédie.

Appels à la transparence et à une enquête approfondie

Zoe Konstantopoulou, cheffe de Cap sur la liberté, a affirmé qu’un crime avait été commis et a exigé des explications sur l’absence de poursuites contre les responsables.

Mitsotakis a lancé un défi à l’opposition :

« J’attends avec impatience le débat parlementaire. Levons les masques, déconstruisons toutes les théories du complot et expliquons au peuple grec ce que nous avons fait et ce que nous ferons pour corriger nos erreurs. Si l’opposition est incapable de s’organiser pour déposer une motion de censure, je vous assure qu’après la publication du rapport pertinent, le gouvernement engagera un débat parlementaire préalable à l’ordre du jour. »

Il a également souligné que la priorité absolue du gouvernement était d’assurer la stabilité du pays dans un contexte incertain.

Source : ERT

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