Un amendement adopté en douce autorise les proches de responsables politiques à détenir des parts dans des entreprises à l’étranger

Une modification législative a été introduite au cours de la nuit, dans le cadre d’un projet de loi devant être voté le lendemain. Elle autorise désormais les conjoint.e.s et les membres de la famille proche de responsables politiques à participer à des entreprises établies à l’étranger, à condition que ces pays entretiennent une coopération fiscale avec la Grèce.
Le ministre de la Justice, Giorgos Floridis, a reconnu que l’adoption de lois par le biais d’amendements nocturnes n’était pas une pratique exemplaire. Il a toutefois défendu ce changement, affirmant qu’il renforçait la transparence et permettait de clarifier certains points juridiques.
Cette nouvelle disposition vient modifier une loi de 2003, qui interdisait aux responsables politiques comme le Premier ministre, les députés, ministres, responsables régionaux ou maires ainsi qu’à leurs proches (conjoint.e.s, parents de premier degré) de détenir des intérêts dans des sociétés étrangères. Désormais, cette catégorie de « membres de la famille proche » est exclue du champ d’application de la loi, ce qui autorise légalement les proches de responsables politiques à avoir des participations à l’étranger, sans risquer de sanctions.
Vives réactions dans l’opposition
Cette modification a suscité une vive réaction des partis d’opposition. Le ministre de la Justice s’est vu contraint de défendre la position du gouvernement à la tribune du Parlement, en réaffirmant que, bien que la procédure soit discutable, le contenu de l’amendement allait dans le sens de la transparence.
Dimitris Mantzos, porte-parole parlementaire du PASOK-KINAL, a vivement critiqué le dépôt nocturne de l’amendement, qualifiant cette démarche d’inacceptable et injustifiée. Selon lui, ce type de pratique nuit à la qualité du processus législatif et affaiblit le rôle du Parlement.
Christos Giannoulis, représentant de SYRIZA, a abondé dans le même sens, dénonçant une méthode devenue courante qui, selon lui, banalise et dévalorise le fonctionnement parlementaire.
Nikos Karathanassopoulos, du Parti communiste grec (KKE), a pour sa part souligné le caractère potentiellement ciblé de la mesure, tout en rappelant que ce type de pratique n’était pas inédit et avait également été utilisé par des gouvernements précédents.
Le sujet continue d’alimenter le débat politique, l’opposition soulevant de nombreuses interrogations sur les conséquences possibles de cette décision législative.
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