Une explosion s’est produite vendredi 11 avril à 21h35 devant les locaux de la compagnie Hellenic Train, sur l’avenue Syngrou à Athènes. Peu avant la détonation, un appel anonyme avait prévenu le journal Efimerida ton Syntakton et le média Zougla qu’un engin explosif avait été placé et qu’il exploserait dans les 35 minutes suivantes.

La police a rapidement bouclé le périmètre et procédé à l’évacuation de la zone, mais l’engin a explosé avant l’arrivée des démineurs. L’explosion n’a fait aucun blessé, mais a causé des dégâts matériels limités.

Hellenic Train a confirmé l’incident dans un communiqué, exprimant son soulagement qu’aucun employé.e ni passant.e n’ait été touché.e. L’entreprise a fermement condamné l’attaque ainsi que toute forme de violence, déclarant :

« De tels actes n’ont aucune place dans une société civilisée. Nous restons attachés au dialogue, à la coopération, à la solidarité et à la justice. »

Les réactions politiques n’ont pas tardé. Le parti au pouvoir, Nouvelle Démocratie, a dénoncé un acte « répréhensible » et une menace pour la stabilité démocratique. Le parti d’opposition, SYRIZA, a également condamné fermement l’attaque :

« La justice ne se rend pas par la violence. De telles actions mettent des vies innocentes en danger et détournent l’attention du véritable combat pour la vérité dans la tragédie ferroviaire de Tempé. »

L’attaque revendiqué par Autodéfense de Classe Révolutionnaire

La revendication de l’attaque est survenue un peu plus tard, via un texte publié sur le réseau d’informations autonomes Indymedia. Le groupe Autodéfense de Classe Révolutionnaire a déclaré être à l’origine de l’attaque, qu’il relie directement à la catastrophe ferroviaire de Tempé en 2023, qui avait coûté la vie à 57 personnes. Selon le groupe, la responsabilité incombe à l’État grec et à Hellenic Train, contrôlée par la compagnie ferroviaire publique italienne Ferrovie dello Stato.

Dans leur communiqué, les militant.e.s présentent la tragédie ferroviaire comme la conséquence directe des politiques néolibérales et capitalistes, qu’ils accusent de privilégier les profits privés au détriment de l’intérêt collectif. Ils dénoncent le démantèlement progressif des infrastructures publiques en Grèce, marqué par les coupes budgétaires, la privatisation et une déréglementation systématique, qui a conduit à l’abandon de services essentiels, comme le transport ferroviaire, au profit d’intérêts privés, avec les conséquences meutrières que l’on connaît.

« L’État capitaliste se nourrit du sang des travailleurs », assène le groupe, en évoquant les manifestations gigantesques des 26 janvier et 28 février 2025.

Ils décrivent le monde les lieux de travail comme un véritable « champ de bataille », citant des données officielles et des estimations indépendantes qui évoquent des centaines de mort.e.s et de blessé.e.s graves ces dernières années dans des conditions de travail dangereuses, notamment parmi les travailleur.euse.s migrant.e.s ou en situation précaire.

Leur déclaration s’achève sur une dédicace à « la résistance héroïque du peuple palestinien ».

______________________________________________

Recherchez-vous des actualités depuis la Grèce présentées sous un angle progressiste et différent des médias dominants ? Faites un don mensuel ou annuel pour soutenir TPP International dans sa mission de fournir un journalisme indépendant en français. Ne laissez pas les voix progressistes grecques disparaître.

Pensez à préciser « TPP International » et votre numéro de commande comme motif du paiement.