Arrestation de 28 membres d’un groupe d’extrême droite à Thessalonique

Vingt-huit personnes appartenant au groupe d'extrême droite « jeunesse nationaliste de Thessalonique », également connu sous le nom de « DEFEND SALONICA », ont été arrêtées à Thessalonique. Parmi elles figurent 15 adultes et 13 mineurs.
Les arrestations ont eu lieu ce mercredi dans le cadre d’une vaste opération policière. Les individus arrêtés, âgés de 16 à 28 ans, seraient impliqués dans une série d’actes violents et illégaux à caractère raciste depuis au moins 2019. Selon les autorités grecques, le groupe est lié à des agressions, des vols, des dégradations et d’autres infractions.
Lors des perquisitions, la police a saisi des symboles nationalistes ainsi qu’un arsenal comprenant des poings américains, des couteaux, une épée et des matraques. D’après Reuters, le groupe utilisait les cotisations de ses membres pour financer du matériel comme des banderoles, casques, fumigènes et matraques, et ciblait notamment des personnes aux idées de gauche ou contestant l’ordre établi.
L’enquête a permis d’établir que les suspects ont participé à divers délits, que ce soit comme auteurs directs, complices ou instigateurs, entre septembre dernier et mars de cette année. Certains membres avaient déjà attiré l’attention des autorités, notamment lors d’une attaque contre des étudiant.e.s militant.e.s pendant une manifestation antiraciste devant une école, en septembre 2021 à l’ouest de Thessalonique.
Dans un communiqué, la police grecque décrit cette organisation comme un réseau criminel structuré opérant sous couvert d’un collectif d’extrême droite. L’enquête, menée sur plusieurs mois par la Sous-direction de la police contre de la violence raciste et extrémiste, a révélé un fonctionnement bien organisé.
Selon la police :
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Les membres communiquaient via une plateforme en ligne spécifique pour échapper à la surveillance.
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Le groupe était financièrement autonome grâce aux cotisations des membres, utilisées pour acheter du matériel (banderoles, casques, sprays, articles pyrotechniques, etc.).
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Il entretenait une forte présence sur les réseaux sociaux, où il diffusait son idéologie et revendiquait certaines actions illégales.
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Une hiérarchie interne existait, les membres adultes ou anciens occupant des rôles de commandement.
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Des membres avaient des fonctions bien définies : achat de matériel, repérage de cibles, inscription de slogans, surveillance de militants adverses, actes de violence, vols ou dégradations.
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Le groupe menait des efforts constants pour recruter de nouveaux membres.
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Il participait également à des rassemblements et manifestations en lien avec d’autres collectifs nationalistes ou patriotiques, arborant tenues et symboles distinctifs.
L’organisation serait impliquée dans plusieurs incidents :
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Des dégradations dans des écoles, des locaux de partis politiques ou d’associations, accompagnées d’inscriptions nationalistes dans les quartiers de Néapoli et d’Efkarpia.
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Deux vols à main armée impliquant des violences physiques et des menaces avec un couteau, visant quatre victimes à qui on a dérobé téléphones, carte bancaire et un sweat-shirt de club sportif.
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Une attaque contre des supporters adverses lors d’un match de basket à Oraiokastro, qui a dégénéré en affrontement avec plusieurs blessés.
Les perquisitions aux domiciles des suspects ont permis de découvrir :
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Des vêtements et tissus ornés de symboles nationalistes, une grande quantité d’autocollants, de livres et de documents à connotation raciste ou identitaire.
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Un important arsenal : poings américains, couteaux, épée, barres métalliques et en bois, munitions de chasse, lance-pierres et engin pyrotechnique artisanal.
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Deux sachets contenant du cannabis et une balance de précision.
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33 téléphones portables, six ordinateurs et deux masques à gaz.
Les personnes arrêtées doivent être présentées aux autorités judiciaires compétentes.
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